jeudi 26 juin 2014

Sarko, Hortefeux, Hollande, Valls, l'esprit de famille

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Sous Sarko, Hortefeux, Guéant et autres Besson, le mot d’ordre était « casse-toi pôv’cloche, la France aux français ! ». On cassait du ROM, on tapait du bougnoule, on conspuait du métèque que c’était honte à voir au pays de Voltaire, de Rousseau et de Diderot.
Indignée, la gôche bobo fulminait, usait de la gomme sur le bitume, faisant le plein de confiance et de  voix en se frottant les mimines : sous l’indignation, le pouvoir, se réjouissait-elle en lousdoc.
Sous François Hollande et autres Valls, on fait dans le synonyme pour signifier au métèque, à l'africain, à l'exogène qu’entre PS et UMP les liens familiaux sont le ciment d’une idéologie commune.
Après le feuilleton Leonarda, la petite kosovare que les poulardins sont allés saisir au collet, comme au temps des « rafles », alors qu’elle était en sortie scolaire, voici le cas de Hajar, marocaine de 19 ans, qui a passé son bac S au lycée Racine et à qui les  solfériniens viennent de signifier qu’elle a « obligation de quitter le territoire » national dans les 30 jours.
Hajar ne comprend pas ce qui lui arrive. Hélas, pour elle, nous ne le savons que trop bien ! 

Témoignage :

Je suis née au Maroc et jusqu’à mes 11 ans, j’étais élève dans une école française privée. La France, j’en entendais parler tout le temps. Là-bas, il y avait mon père, mes oncles, mes tantes et mes cousins. Je ne pensais qu’à une chose : les rejoindre.
Voyant que j’étais bonne élève, mes professeurs ont convaincu mon père de me faire intégrer une école en France. En 2006, j’ai donc quitté ma mère restée au Maroc pour le rejoindre à Paris. Très vite, je me suis sentie chez moi.
Aujourd’hui, on me dit que je ne suis pas la bienvenue. Je me sens blessée, trahie, écœurée. J’ai envie qu’on m’explique pourquoi ce pays que j’ai adopté et que j’aime ne veut plus de moi.

J’ai demandé un titre de séjour il y a un an
Il y a tout juste un an, j’ai eu 18 ans. Je savais que je devais renouveler mon titre de séjour, j’ai donc pris les devants en envoyant les papiers nécessaires à la préfecture.
J’ai eu un rendez-vous un mois plus tard, mais je n’ai jamais eu de réponse. Depuis, trois fois par mois, je me rends à la préfecture pour savoir s’il y a du nouveau. En vain.
J’ai donc continué ma vie en espérant qu’un jour la réponse tomberait. Mon père a un titre de séjour depuis 1962, mon frère a lui aussi sa carte de résident, alors pourquoi pas moi ? Ça ne devait être qu’une formalité administrative.

J’ai appris mon expulsion le jour de l’épreuve de philo
Je vis dans le 18e arrondissement, à Paris, mais j’ai été acceptée au lycée Racine dans le 8e. Mes camarades de classe m’ont tout de suite intégrée et je me suis fait pas mal d’amis.
Cette année, j’ai eu les compliments et le conseil de classe a émis un avis favorable pour l’examen. Le bac ne me faisait pas vraiment peur.
Sauf que voilà, juste après l’épreuve de philosophie, j’ai appris par mon avocate que j’avais jusqu’au 11 juillet pour quitter le territoire.
Je suis tombée des nues. J’ai fondu en larmes. Qu’est-ce que j’avais fait de mal ? J’avais bien sûr entendu parler des affaires Leonarda et Khatchick, mais j’étais loin d’imaginer que ça pouvait m’arriver à moi aussi.

J’ai préféré ne rien dire à mes amis
L’après-midi suivant mon épreuve de philosophie, je me suis rendue avec mon père à l’audience. On m’a alors dit que si j’étais venue si peu accompagnée, c’était peut-être parce que je n’avais aucune accroche en France. Et que finalement, je ferais mieux de rentrer au Maroc.
La vérité, c’est que je n’ai parlé de ma situation à personne. Je ne voulais pas perturber mes amis alors qu’ils étaient en pleine révision pour le bac.
On m’a aussi reproché d’avoir été scolarisée une année au Maroc. C’était en 2009/2010. Ma mère est tombée gravement malade et a dû être hospitalisée. Pour rassurer mon père, je suis restée à ses côtés cette année-là.
J’ai un très mauvais souvenir de cette période car je ne me sentais pas à ma place à l'école. Je n’étais pas sur la même longueur d’ondes que les autres. Ce n’était pas un choix, c’était pour ma mère.

Une semaine de bac terrible
Au final, la philosophie, c’est finalement la seule épreuve pour laquelle je me sens confiante. C'est la seule pendant laquelle je ne me doutais de rien.
Pendant tout la semaine du bac, je n’ai pas cessé de penser à mon expulsion. Devant les sujets, je me disais à quoi bon ?, puisque de toute façon je ne suis pas sûre de pouvoir continuer mes études en France.
J’ai totalement arrêté de réviser. Je n’avais plus le cœur à ça. À la maison, nous ne parlions que de ma situation. Je ne mangeais plus, je dormais mal et je me sentais terriblement seule.
Tous mes plans sont en suspens. Si je retourne au Maroc, il faudra que j’attende l’année prochaine pour m’inscrire dans une fac.
Cet été, je me suis inscrite dans une prépa médecine (Médisup), que j’ai déjà payé 400 euros, parce qu'à la rentrée, j’espérais intégrer une fac de médecine en France.

Le Maroc, ce n’est pas chez moi
Après la fin du bac, j’ai décidé d’en parler enfin à mes amis et à mes professeurs. J’ai reçu un soutien auquel je ne m’attendais pas. Les gens me disaient de ne pas hésiter à les appeler si je n’allais pas bien. Aujourd’hui, grâce à eux, je me sens plus confiante.
Jeudi 26 juin, j’ai une nouvelle audience pour savoir si ma demande d’annulation de cette obligation de quitter le territoire français (OQTF) est acceptée. Ce n’est qu’une première étape. La prochaine sera de demander un titre de séjour provisoire.
Par la suite, j’ai décidé de faire appel, mais il faudra attendre encore six mois pour que je puisse espérer une décision définitive.
Je ne veux pas retourner au Maroc. Ce n’est pas chez moi. J’ai grandi en France et je me sens Française. Retourner dans un pays dans lequel je n’ai pas grandi, ça serait vivre un enfer.



Sous l'casque d'Erby


4 commentaires:

  1. Bonjour les caillasseux. Et oui, le temps passe, les mauvais vents restent !

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  2. Bonjour bonjour ! Eh oui, les politiqueux passent et restent les mêmes. Ce sont eux qu'il faudrait chasser, car ils n'ont rien de français : ce ne sont que des exécutants serviles d'une politique globaliste, apatride et sordide. Allez hop ! un charter du gouvernement vers nulle part.

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  3. "Gens qui de justice avez la charge,
    Par trop n'y voyez qu'en prélats,
    De vous en parler suis très las."
    Jehan Meschinot, poète d'anatn

    Je retrouve cela dans ce poème cité par bab sous ton article (mis ici en ligne sur le mot kosovar) sur l'affaire Léonarda
    Décidément "le poète a toujours raison" (disait je ne sais plus qui, peut-être Aragon (par ailleurs crapule stalinienne, sûr, passons).

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