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Sous Sarko, Hortefeux, Guéant et autres Besson, le mot d’ordre était « casse-toi
pôv’cloche, la France aux français ! ». On cassait du ROM, on tapait du
bougnoule, on conspuait du métèque que c’était honte à voir au pays de Voltaire, de
Rousseau et de Diderot.
Indignée, la gôche bobo
fulminait, usait de la gomme sur le bitume, faisant le plein de confiance et de
voix en se frottant les mimines : sous l’indignation, le pouvoir, se
réjouissait-elle en lousdoc.
Sous François Hollande et autres Valls, on fait
dans le synonyme pour signifier au métèque, à l'africain, à l'exogène qu’entre PS et UMP les liens
familiaux sont le ciment d’une idéologie commune.
Après le feuilleton
Leonarda, la petite kosovare que les poulardins sont allés saisir au collet,
comme au temps des « rafles », alors qu’elle était en sortie scolaire,
voici le cas de Hajar, marocaine de 19 ans, qui a passé son bac S au lycée
Racine et à qui les solfériniens viennent de signifier qu’elle a « obligation de quitter le territoire »
national dans les 30 jours.
Hajar ne comprend pas
ce qui lui arrive. Hélas, pour elle, nous ne le savons que trop bien !
Témoignage :
Je suis née
au Maroc et jusqu’à mes 11 ans, j’étais élève dans une école française privée. La France, j’en entendais parler tout le temps. Là-bas, il y avait mon père,
mes oncles, mes tantes et mes cousins. Je ne pensais qu’à une chose : les
rejoindre.
Voyant que
j’étais bonne élève, mes professeurs ont convaincu mon père de me faire
intégrer une école en France. En 2006, j’ai donc quitté ma mère restée au Maroc
pour le rejoindre à Paris. Très vite, je me suis sentie chez moi.
Aujourd’hui,
on me dit que je ne suis pas la bienvenue. Je me sens blessée, trahie, écœurée.
J’ai envie qu’on m’explique pourquoi ce pays que j’ai adopté et que j’aime ne
veut plus de moi.
J’ai
demandé un titre de séjour il y a un an
Il y a tout
juste un an, j’ai eu 18 ans. Je savais que je devais renouveler mon titre de
séjour, j’ai donc pris les devants en envoyant les papiers nécessaires à la
préfecture.
J’ai eu un
rendez-vous un mois plus tard, mais je n’ai jamais eu de réponse. Depuis, trois
fois par mois, je me rends à la préfecture pour savoir s’il y a du nouveau. En
vain.
J’ai donc
continué ma vie en espérant qu’un jour la réponse tomberait. Mon père a un
titre de séjour depuis 1962, mon frère a lui aussi sa carte de résident, alors
pourquoi pas moi ? Ça ne devait être qu’une formalité administrative.
J’ai appris
mon expulsion le jour de l’épreuve de philo
Je vis dans
le 18e arrondissement, à Paris, mais j’ai été acceptée au lycée Racine dans le
8e. Mes camarades de classe m’ont tout de suite intégrée et je me suis fait pas
mal d’amis.
Cette
année, j’ai eu les compliments et le conseil de classe a émis un avis favorable
pour l’examen. Le bac ne me faisait pas vraiment peur.
Sauf que
voilà, juste après l’épreuve de philosophie, j’ai appris par mon avocate que
j’avais jusqu’au 11 juillet pour quitter le territoire.
Je suis
tombée des nues. J’ai fondu en larmes. Qu’est-ce que j’avais fait de mal ?
J’avais bien sûr entendu parler des affaires Leonarda et Khatchick, mais
j’étais loin d’imaginer que ça pouvait m’arriver à moi aussi.
J’ai
préféré ne rien dire à mes amis
L’après-midi
suivant mon épreuve de philosophie, je me suis rendue avec mon père à
l’audience. On m’a alors dit que si j’étais venue si peu accompagnée, c’était
peut-être parce que je n’avais aucune accroche en France. Et que finalement, je
ferais mieux de rentrer au Maroc.
La vérité,
c’est que je n’ai parlé de ma situation à personne. Je ne voulais pas perturber
mes amis alors qu’ils étaient en pleine révision pour le bac.
On m’a
aussi reproché d’avoir été scolarisée une année au Maroc. C’était en 2009/2010.
Ma mère est tombée gravement malade et a dû être hospitalisée. Pour rassurer
mon père, je suis restée à ses côtés cette année-là.
J’ai un
très mauvais souvenir de cette période car je ne me sentais pas à ma place à
l'école. Je n’étais pas sur la même longueur d’ondes que les autres. Ce n’était
pas un choix, c’était pour ma mère.
Une semaine
de bac terrible
Au final,
la philosophie, c’est finalement la seule épreuve pour laquelle je me sens
confiante. C'est la seule pendant laquelle je ne me doutais de rien.
Pendant
tout la semaine du bac, je n’ai pas cessé de penser à mon expulsion. Devant les
sujets, je me disais à quoi bon ?, puisque de toute façon je ne suis pas sûre
de pouvoir continuer mes études en France.
J’ai
totalement arrêté de réviser. Je n’avais plus le cœur à ça. À la maison, nous
ne parlions que de ma situation. Je ne mangeais plus, je dormais mal et je me
sentais terriblement seule.
Tous mes
plans sont en suspens. Si je retourne au Maroc, il faudra que j’attende l’année
prochaine pour m’inscrire dans une fac.
Cet été, je
me suis inscrite dans une prépa médecine (Médisup), que j’ai déjà payé 400
euros, parce qu'à la rentrée, j’espérais intégrer une fac de médecine en
France.
Le Maroc,
ce n’est pas chez moi
Après la
fin du bac, j’ai décidé d’en parler enfin à mes amis et à mes professeurs. J’ai
reçu un soutien auquel je ne m’attendais pas. Les gens me disaient de ne pas
hésiter à les appeler si je n’allais pas bien. Aujourd’hui, grâce à eux, je me
sens plus confiante.
Jeudi 26
juin, j’ai une nouvelle audience pour savoir si ma demande d’annulation de
cette obligation de quitter le territoire français (OQTF) est acceptée. Ce
n’est qu’une première étape. La prochaine sera de demander un titre de séjour
provisoire.
Par la
suite, j’ai décidé de faire appel, mais il faudra attendre encore six mois pour
que je puisse espérer une décision définitive.
Je ne veux
pas retourner au Maroc. Ce n’est pas chez moi. J’ai grandi en France et je me
sens Française. Retourner dans un pays dans lequel je n’ai pas grandi, ça
serait vivre un enfer.
Sous l'casque d'Erby
Bonjour les caillasseux. Et oui, le temps passe, les mauvais vents restent !
RépondreSupprimerBonjour bonjour ! Eh oui, les politiqueux passent et restent les mêmes. Ce sont eux qu'il faudrait chasser, car ils n'ont rien de français : ce ne sont que des exécutants serviles d'une politique globaliste, apatride et sordide. Allez hop ! un charter du gouvernement vers nulle part.
RépondreSupprimerN’importe quoi !
RépondreSupprimer"Gens qui de justice avez la charge,
RépondreSupprimerPar trop n'y voyez qu'en prélats,
De vous en parler suis très las."
Jehan Meschinot, poète d'anatn
Je retrouve cela dans ce poème cité par bab sous ton article (mis ici en ligne sur le mot kosovar) sur l'affaire Léonarda
Décidément "le poète a toujours raison" (disait je ne sais plus qui, peut-être Aragon (par ailleurs crapule stalinienne, sûr, passons).