dimanche 20 octobre 2013

Il n'y a plus rien, Léo Ferré


Extraits du texte intégral. Incroyablement d'actualité :


Écoute, écoute... Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le cœur à l´heure
Le désordre, c´est l´ordre moins le pouvoir! Il n´y a plus rien
Tu as droit, citoyen, au minimum décent
A la publicité des enzymes et du charme
Au trafic des dollars et aux trafiquants d´armes
Qui traînent les journaux dans la boue et le sang
Les mots... toujours les mots, bien sûr!
Les mots, nous leur mettons des masques, un bâillon sur la tronche
Apprends donc à te coucher tout nu! Fous en l´air tes pantoufles!
Renverse tes chaises! Mange debout! Assois-toi sur des tonnes d´inconvenances
Aime enfin les arbres, les bêtes et détourne-toi du conforme et de l´inconforme
Au bout du compte, on nous élève pour nous becqueter c´est comme à la roulette : on mise, on mise
Elle était belle comme la révolte
Nous l´avions dans les yeux
Dans les bras, dans nos futals
Elle s´appelait l´imagination
On l´enterra de mémoire Il n´y a plus rien
Que ces horribles magasins roulants
Qui portent tout en devanture
Toute cette tristesse qui se lève le matin à heure fixe pour aller gagner vos sous
Avec les poumons resserrés
Les yeux défaits par les veilles soucieuses
Et vous comptez vos sous?
Pardon, leurs sous!
Vous faites mentir les miroirs!
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que vous êtes
Cravatés
Il n´y a plus rien
Et ce rien, on vous le laisse!
Foutez-vous-en jusque-là, si vous pouvez
Nous, on peut pas
Un jour, dans dix mille ans
Quand vous ne serez plus là
Nous aurons tout
Rien de vous
Tout de nous
Nous aurons eu le temps d´inventer la Vie, la Beauté, la Jeunesse

Nous vivrons de tout









Sous l'casque d'Erby

Que les gros salaires lèvent le doigt




13 commentaires:

  1. Bonjour les gens. Temps maudits, mais, bonne nouvelle, beaucoup ont l'air de l'ignorer. Et quand on ignore, les nouvelles ne sont ni bonnes ni mauvaises. En fait, il fait un temps sans nouvelles. Il exagère père Léo quand il dit qu'il n'y a plus rien, rien que du cirage de pompe, des faux rêves et une mer qui ne veut plus de toi... Des blancs qui en ont marre d'avoir le cul entre deux couleurs et des faux reflets dans le miroir... Plein le grimpant qu'il avait le Léo des faux-jours, des lumières aussi noires que la nuit la plus opaque, des faux-gentils, des lâches, des vaniteux, des prosternés et des putes tristes, pas forcément celles qui font le trottoir, mais de celles qui exercent le pouvoir, qui s'y accrochent, qui rampent, qui tuent pour le garder...
    Alors, plus rien ?... Si, il reste encore quelque chose, cette chose indéfinissable qu'on nomme la poésie. Tout n'est donc pas perdu...


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  2. Le monde du foot est mécontent à cause de la taxe à 75% qui le touche et menace de faire grève. Un conseil : faites grève générale illimité, messieurs du ballon. Mieux : sabordez-vous. Disparaissez. Tout n'ira pas peut-être pour le mieux, mais vous rendriez un fier service à la nation.
    Le monde du foot agacé par la nouvelle «taxe à 75%»
    Erby dominical furieusement raccord !

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  3. Léo m'a bercée toute mon enfance et même si je ne comprenais pas tout à l'époque, j'avais l'intuition qu'il parlait vrai.
    Quand j'ai pas la forme, je m'isole et je reprends la pèche en écoutant ses chansons. J'ai même peint avec sa magnifique poésie et sa musique. Un artiste d'exception vraiment au même titre que tous les poètes qu'il a su mettre en valeur...

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  4. Comme souvent chez DPP, rien n'est perdu, surtout les pas.
    TOUR 13 - RDC

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  5. Sur mon écran d'ordi, cette page du jour c'est ouverte avec le haut du portrait de Léo en bandeau (les yeux, le front) et j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'une partie du très célèbre auto-portrait (en dessin) de l'autre Léo : Léonard de Vinci ! (à moins qu'il ne s'agisse d'ailleurs de Michel-Ange, autre génie d'Italie ? : le doute m'assaille, merci de le lever!)...
    Par contre, je ne doute pas de la sincérité et vérité du cri poétique de Léo "Il n'y a plus rien", dans ce texte et cette chanson magnifique...

    Ou alors pour parodier Coluche dans le sketch sur "le plus blanc que blanc", il y a "le rien" et le... "moins que rien" !

    Et quand on a l'idée noire du "moins que rien", reste encore le quelque chose d'imprévu qui vient vous réveiller dur : c'est ce que je me suis dit dans mon lit à 5h du matin tout à l'heure. Je dormais profondément dans le noir mais, paupières fermées, la violence des éclairs d'un gros orage sur la ville m'a secoué... Je pensais aux pauvres piafs, chiens, gosses terrorisés (comme je le fus)... aux "orages de fer, de feu et de sang" dont parle Prévert à propos des bombardements aériens nocturnes (cf. en Syrie aujourd'hui...) qui tuent aveuglément et allègrement des innocents (et même s'ils ne sont pas : quelle cruauté que de rajouter aux orages naturels des orages guerriers!)

    Bref, maintenant que l'orage s'est (ici) calmé, que j'ai rallumé l'ordi (que j'ai fermé par sécurité à mon lever sous l'orage), je me sens tout "ionisé" de lucidité : passé du "rien au tout"... !!!

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    1. Dis donc , mon rémichhh t'as pas besoin stupéfiant toi, pour voyager?

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    2. Le stupéfiant qui me fait voyager, c'est la puissance des éclairs de l'orage, ce TOUT qui survient dans le RIEN...

      Et si j'ai pas la CAM je m'ISOLE : pas besoin d'aller dans l'asile des fous revêtir la camisole...

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    3. Sur le "RIEN", le sketch de DEVOS est un meuble à ne pas rater ! Mais je me doute bien que vous le connaissez !

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    4. @R*B - le sketch "Rien" de Devos ? cela ne me dit RIEN, soit que ma mémoire défaille, soit que je ne connaisse pas ! Merci, de toute façon, de le rappeler à tous. Je vais essayer de retrouver sur la toile... et merci à l'avance à qui sait donner le lien...
      Au fait, je crois, à la réflexion que le célèbre dessin que je croyais voir ce matin en voyant le haut du visage de Léo, est plutôt celui de Michel-Ange que de Léonard de Vinci (mon 1° commentaire): qu'en penses-tu R*B ou autre ami-lecteur ?

      Sinon, j'ai ré-écouté le "Il n'y a plus rien" à l'instant et plus attentivement que ce matin d'orage. Je vais essayer de retrouver le texte intégral, car l'extrait que tu nous a mis, Martine, est bien... mais encore "presque rien" par rapport à cet orage chanté !
      Enfin, dernière info : hier et aujourd'hui j'ai vendu déjà une dizaine d'ex de "SurPrises de Vue" et doit très bientôt en placer autant sinon plus en dépôts-vente ! : ça roule...

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    5. DEVOS : "PARLER POUR NE RIEN DIRE " : http://www.youtube.com/watch?v=Td4pqnCCo0M

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    6. Moi je vois bien la tête de "l'homme de Vitruve" de Vinci...

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  6. Chez l'ami Cénobite tranquille, bonne longueur d'onde.
    Comme à Ostende…

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