jeudi 8 mars 2018

Rem*, six pieds sous terre, je t'aime encore



Quand Daniel Geoffre, un ami commun, est mort, j'ai dit à Rémi : « Ne compte pas sur moi pour piper mot ! La douleur, ça va ! Si en plus il faut l'étaler comme de la confiote, non, merci ! »
En vieux singe qu'il était, il a ri, de ce rire malin qu'il avait et il a raccroché le combiné. Deux heures plus tard, il m'envoyait un texte à la mémoire de Daniel, pour que je le lise en public au funérarium de Paimpol où avaient lieu les obsèques de notre ami et où je devais m'y rendre.
C'est Martin, le fils de Daniel, qui s'en est chargé. J'ai horreur qu'on me regarde quand l'émotion me monte à la gueule ! L'anonymat n'est-il pas l’antichambre du recueillement et de la « lâcheté »? Pensait-il, ce singe savant, que j'allais, si vite, reprendre du service à son compte ?
Rémi, Daniel, Katell et moi c'est plus de quarante ans d'histoire commune, d'un bout à l'autre de la planète terre avec pour géographie partagée, la Bretagne, diverse et singulière. 40 ans que ça dure cette histoire, avec ce vieux con, blogs compris. Pas le meilleur informaticien, le Rem*, mais qu'est-ce qu'il a fait chier le peuple avec ses excès, ses vapeurs, ses urgences tous azimuts pour un lien, pour un astérisque manquant. Pour rien et pour tout, en somme.
Quand on dit que Rémi était un anarchiste, je dis oui, tout de suite. Il était, dans ce cas précis, non point un anarchiste « organisé » - pas son truc ! » - mais un urgentiste de l'anarchie : un électron libre ! Pas d'organisation autre que la sienne ! Tout pareil que pour les femmes, sa vie : il les aimait et les détestait, comme on aime l'impossible, auquel il s'est, sa vie durant, accroché sans y réussir toujours le pari !




Sous l'Casque d'Erby