Semaine poétique et artistique chez les caillouteux. Plutôt que de continuer avec la remarquable série de Rém* sur la Nature : le feu, l’eau, l’air et la terre, et afin de ne pas la rendre redondante avec les 3 prochains éléments à venir, ce qui finit par lasser le visiteur en quête d'autres sensations : de la poésie, encore !, on change de sujet et d'auteur, en conservant l'esprit.
Jean-René Gourdin, membre de l’Artche des sens, président discret et travailleur de « Convivialité à Trélévern », association artistique dont il est, parmi d’autres très bons artistes locaux, la cheville ouvrière aime et respire la poésie. Il fait du très bon travail alternatif pour nous aider, et s'aider aussi un peu, à sortir de l'ornière télé-bobos et décérébration massive, portant poésie sous les paupières et partout où ses fibres vibrent.
Jean-René Gourdin, membre de l’Artche des sens, président discret et travailleur de « Convivialité à Trélévern », association artistique dont il est, parmi d’autres très bons artistes locaux, la cheville ouvrière aime et respire la poésie. Il fait du très bon travail alternatif pour nous aider, et s'aider aussi un peu, à sortir de l'ornière télé-bobos et décérébration massive, portant poésie sous les paupières et partout où ses fibres vibrent.
Puis, les gars qui aiment Bernard Dimey et qui le disent haut et fort, la brillance qu'il faut dans le regard, ben, c'est des gens bien. De plus, sa poésie à deux boules, comme il dit en riant, je l'ai aimée. Voici quelques extraits :
Parfois tout ce
qui m’anime
Et qui n’est pas
matière ni mécanique de moi
S’effondre me
quitte m’échappe et s’échappe
En volutes
imprécises
Entremêlant
leurs spires
En un flux
vibratoire inondant
Où je me noie
Sensation
indicible forte et floue
D’étrange et
chaude mouvance en moi
Et hors de moi
Indescriptible
impression d’un chaos
De mouvance
liquide et doucereuse du moi
Fondu dans le
grand soi universel
La lave
originelle
Éphémère fusion
au monde élémentaire réunifié
Unité
insoupçonnée du magma initial
Pressentie
retrouvée l’espace infini d’un instant
Que
m’arrive-t-il ?
Juste savoir
sentir porter
Des traces
d’indélébile éternité
Savoir l’essence
du vide
Sentir le
silence et sombrer
S’anéantir en la
brûlante mouvance du fluide
Qui seul m’anime
Où tout, tout à
coup, en un éclair s’éclaire
Et me précipite
Dans
l’inexplicable et suprême certitude
De la vérité
effleurée
Submergé ébloui
à la vive et blanche lumière de l’évidence
Et je reviens
sans souvenance
De l’absolu
moment de plénitude
Si ce n’est
l’infime éphémère persistance
De la perception
spontanée du vertige vrai du vide
Qui doucement
douloureusement s’estompe
Dans le retour
des choses
COURT MÉTRAGE
Assoupi
À l’image floue du film sans fin
Aimables
De ta voix melliflue
Enivré
Aux parfums de tes ombres recoins
Fragrances de ton corps fleur
Yeux et sexe
Fixation de l’espace
Au bonheur immobile
Une fraction de temps
Au celluloïd chaud
Fondant sous mille watts de vie
Ré-embrayage instinctif
Du long ruban d’habitudes
Tacheté d’images brûlées
Rêves éphémères
La lanterne arrêtée me consume
Étisie
Visa de censure
Numéro un
Fin
MARÉE NOIRE
Ornières détresse
Calvaires
Fougères sentiers
Chemins de terre
Chapelles croulantes
Muettes
Lourdes de siècles
Enracinées
Livres ouverts
Du temps qui
s’accroche
De ses genêts
barbelés
Sur la lande et les rochers
Pages fanées jaunies
Éparpillées
Au souffle iodé
Si vivifiant
Virile caresse
De l’océan
glacé violent
Chantant léchant
Lissant sans cesse
L’hermine vierge
Des grèves blanches
Poussant ses craintes
De l’Ankou noir
Métallique
Au vent des cours
vides
Des fermes de la nuit
Où les chiennes
hurlent
Sirènes de mort
Éclaireurs reprenant
La plainte salée du
vent
Qui pleure sa peur
Du monstre fragile
Angoissant
Chargé tout noir
et divagant
Frôlant la côte
Qui dort
Toutes griffes dehors
CRAPULES
Graines
de violence
Chiendent,
ivraie, parasites
Marginaux
de tout poil
Paumés de
toutes étoiles
Nourris
de musique et d’ennui
De
silence d’indifférence
Enfants
jamais grandi
Laissés
aux bords des chemins sociétaux
Comme la
mauvaise herbe d’errance
Qu’ils fument parfois
Rebelles,
paresseux, asociaux
Enfants
délinquants incompris
Par vos
aînés normopathes et peureux
Ceux là
même qui ont oublié
Qu’éduquer
c’est humaniser
Rois de
la débrouille
De
l’embrouille non officialisée
Déclinaisons
fractales
De
l’escroquerie légale
Des
marchés déréglementés
Laissés
pour compte stigmatisés
Par
ceux-là même qui se vantent
De vous
assister
Et qui
vous laissent crever
Près des
décharges et des taudis à ciel ouvert
Dans des
banlieues ghettoïsées
Vauriens,
sans cœur, pervers
Enfants
des villes et des quartiers
Enfants
de toutes les cités
Rubalisées
Créatifs ignorés, artistes, poètes
Abeilles à l’écart de la ruche
Fourmis à
l’écart des lisiers
Sauvages
à l’écart des troupeaux
C’est la
devise « sauver sa peau »
Dans le
vacarme démocratique
Bonjour caillardeuses et caillardeux. Superbe mois de mai. Il ne manque pour qu'il soit parfait que ce brin de folie qui l'a parfois rendu historique... Ah, le Erby du jour !
RépondreSupprimertrès belle idée cette semaine poétique
RépondreSupprimerTrès bonne initiative que d'alterner ainsi diverses voix poétiques...
RépondreSupprimerJ'avais déjà découvert Jean-René Gourdin via l'Artche des Sens et le relis avec plaisir et émotion. Le poème "Marée Noire" en particulier.
A propos de "il ne manque pour qu'il soit parfait que ce brin de folie qui l'a parfois rendu historique", je me (et vous) rappelle que MAI 68 fut précédé de 5 années (1962-67: contexte Algérie, Cuba, Vietnam, Chine, Palestine...) d'effervescences sociales, politiques et... culturelles (poésie, rock & folk & yéyé, ciné et théâtre...): personnellement, les pôles poésie et politique m'ont ensemble formé, sans exclusion l'un de l'autre. Grâce à des aînés qui "perçaient alors", comme Edouard Glissant ou Kateb Yacine. Et, à Paris, nous avions à la "Joie de lire" (l'audacieus librairie de François Maspéro) pour notre joie... de chaparder si fauché, ce qui n'était pas rare pour des jeunes comme moi !!!
Et comme le mec François il n'appelait jamais les flics, c'était tellement simple et révolutionnaire (là je tousse) de lui piquer des bouquins
Supprimerça vous gratouille ou ça vous chatouille?
;-)
@Jean Jacques - "le mec François" savait ce qu'il faisait en protégeant ainsi la jeunesse pré-révolutionnaire et fauchée : lui et ses fidèles amis s'en expliquent fort bien dans le (gros) livre collectif (paru de son vivant, en 2009), intitulé "François Maspéro et les paysages urbains"... : si tu veux, je te le prêterai "quand je je l'aurai lu en entier"!...
SupprimerJ'ai retrouvé le lien d'un bon article sur F.Maspéro, où j'ai laissé un commentaire sur la façon dont j'ai connu cet homme, avec qui j'ai parlé de ces vols à la librairie : voir http://www.histoiresordinaires.fr/rebelleinformer/En-hommage-a-Francois-Maspero_a225.html
Supprimermerci Rémi
Supprimerà plus
jj
Combien finiront marchands d'armes ?
RépondreSupprimer;-))))
Je ne comprends à qui tu fais allusion dans ta question !
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