Illustration Miguel P. Diaz |
Faut-il en déduire que le papier de Jean, plein d'une poésie majestueuse, a déplu ? Que la poésie reste ce domaine mystérieux inspirant le respect, voire une forme de crainte ? Crainte d'apparaître maladroit et nul au moment de la commenter ? Que, bloqué, le lecteur joue la carte de l'abstention pour éviter l'impair ?
Il y a peut-être un peu de cela, dans ce manque, tant nous sommes habitués à ne pénétrer la planète poétique qu'avec l'idée préconçue qu'elle est ce patrimoine étrange, mystérieusement enclavé dans une autre dimension, uniquement réservé à une élite. Un espace d'où nous serions résolument exclus, de la même façon que nous le sommes devant le mur d'une société fractionnée, violemment injuste, à l'intérieure de laquelle le pion est formaté dès la naissance pour devenir le petit soldat qu'on sacrifie, sans autre destin que celui de n'être que ce morceau de chair asexué, dépourvu de pensée, d'amour, d'émotion, de sensations et de colère qu'on ouvrage pour lui ôter cette chose extraordinaire dont il ne cesse d'entendre les palpitations intérieures comme s'il s'agissait d'un corps étranger qu'il faut à tout prix éradiquer.
Non seulement je m'insurge contre ce genre de pensée, mais je reste persuadé que tant que l'artiste, caché ou proclamé, quel que soit son domaine d'expression, n'enverra pas valdinguer ce vieux complexe scolaire, cette tumeur atavique, la déformation politique et les valeurs qui le rendent esclave d'une machine à décerveler, nous n'aurons d'autre statut à faire valoir que celui de soumis, nés pour vivre comme des taupes.
C'était tout le contenu de la réunion groupant les artistes membres de l'Artche des Sens, Place des Halles à Saint-Brieuc, lundi dernier. D'où le besoin exprimé par chacun lors du tour de table de faire bloc en affirmant une démarche poétique moins isolée, toujours libre, gardant à l'esprit qu'il n'y a que par la solidarité qu'on peut encore se faire entendre le mieux.
Des projets sont en chantier dont nous en ferons état le moment venu.
Des projets sont en chantier dont nous en ferons état le moment venu.
Sous l'casque d'Erby
Bonjour les caillasseux. Temps inquiétants, mais on ne se laisse pas abattre, on tient la godille dans le bouillon. On verra bien ce qui en sortira.
RépondreSupprimerA toute.
Zaaaalut les moussaillons de la Manche, car il n'y en a qu'une bien qu'on parle souvent d'une paire de manches. Il est vrai que l'autre ne sert qu'à faire tourner en bourriques les moulins de Don Quichotte.
RépondreSupprimerPour le reste, au risque de déplaire à notre Erby, je crains bien fort que le petit papier de gauche ne pèse trop lourd face à la petite planète qui nous vit naître.
Il nous faut rétablir l’équilibre et nous sommes tous, les acteurs de se revirement !
RépondreSupprimerExcellent Erby, je pencherais aussi du cotés de de Babel cependant
La poésie ne pèse rien
RépondreSupprimerElle est du vent
C'est l'ange qui passe incognito sans un mot pas même celui de liberté
La poésie libère c'est le sourire de l'esclave dans le champ de coton face à son tortionnaire
Elle déserte les salons et les académies où ceux qui savent ce qu'est la "vraie" poésie pérorent et s'excommunient
Elle habite l'école buissonnière et l'enfant qui demeure dans l'adulte
Elle visite le rap et les marginaux aussi bien que le message SMS et tous ces gens mal-élevés où s'invente la langue du futur
Elle va comme j'te pousse, pousse en "mauvaise herbe" qui repousse et repousse, rieuse du jardinier qui l'arrache...
M A I S
Elle meurt chez Jacques et revit chez Pauline avant de visiter Pierrette ou Yasmina
S'enfouit chez Jean Genêt explose chez Kateb Yacine rigole chez Raymond Queneau se donne à voir sur les toiles du futur de M art IN et de l'Artche des Sens et des Non-Sens
Crie chez Charles Mingus construit chez Édouard Glissant et Mahmoud Darwich
Et pèse des milliards de fois que l'énorme Human Stupidity dénoncée par le poète Erby...
(message rêveur d'un mal-réveillé émerveillé du billet lediazequin en diable et du contre-pied époustouflant d'Erby - merci les pot'-oh!)
Dernière ligne, (au-dessus de la parenthèse) "...des milliards de fois PLUS que..."
SupprimerC'était en effet un beau billet. Mais, je m'interdis de commenter la poésie. Trop peur de la salir...
RépondreSupprimerComment tu y vas, mon cher DPP ! On ne salit pas la poésie, au contraire, on blanchit une image ternie, dénaturée, dévoyée, asphyxiée. Ce n'est pas cela que tu nous propose tous les week-ends dans tes tags, dans les mur oubliés qu'on regarde sans les voir ?...
SupprimerPoésie, mon vieux, t'es dedans jusqu'au cou !
Bonne soirée à toi.
Je viens de lire, sur rezo-net (colonne de droite) l'article "tempêtes", que je recommande.
RépondreSupprimerC'est un beau tragique reportage sur la Grèce, dont on ne parle hélas plus...(retransmis du blog "Greek-Crisis").
Vous allez me dire que cela n'a rien à voir avec l'article du jour, avec la poésie ?
Oh que si... quand on connaît un tant soit peu ce pays et ce peuple !
C'est un peu ce que j'ai laissé en commentaire à ce texte...