lumière qui s’éteint
Le racisme ordinaire, ne se nomme pas, on le sent à peine, il rampe dans les bas-fonds de la bienséance, du politiquement correct, sauf... en cas de flagrant délire. Il suit son cours feignant d’entendre la véritable misère du monde… Rivière de haine, emportant sur les rives les grains de sables infraternels dont il s’abreuve, imposant ses dérives dans un flot impétueux, pour la conquête des pouvoirs. Forces puissantes, vagues fracassantes, s’éclatent sur les rocs de ceux qui s’illusionnent à vouloir retenir les flots de la colère illégitime, injuste, égocentrique cabalistique, complotistes. Le racisme, c’est l’incessante rengaine des peurs, toujours les mêmes, celles de manquer d’espace, d'avoirs et de pouvoirs. Les guerres et les larmes qui crient viennent grossir ces flots incessants. Dans son lit l’or scintille, le pouvoir rime avec l’argent.
Plus la misère gronde plus les peurs crissent. Leurs fiels empoisonnent les sangs. Les gens se désolidarisent de manière globale, c’est du sauve qui peut. Ils forment des groupes, des communautés avec ceux qui leur ressemblent. Couleurs de peaux, couleurs de l’origines, couleurs religieuses, couleurs politiques, couleurs des besoins, couleurs des acquis, couleurs des tendances… couleur des peurs enfin. Ils se croient dans le bien contre le mal, contre les autres... leurs frères. Ils se déchirent, s’avilissent, se salissent, s’annulent, contre eux-mêmes, jamais contre ce qui leur fait vraiment mal... Ils préfèrent s’anéantir plutôt que de reconnaître leurs propres failles et cesser de voir en l’autre cet être qu’ils sont eux-même.
Les vieilles guerres se remettent à table, l’orgie se pointe à fleur des seconds couteaux, les fourchettes se dressent à mort, les pouvoirs se mettent à table, « faut que ça saigne ». Tous les prétextes sont bons. Les boucs émissaires montés en farce gisent sur la nappe du banquet. Deux colombes attachées au bouquet de la paix. Les entrées en soufflet émettent les odeurs du voyage, ourlées de roulottes en papillote. Les desserts baignent en barquettes de chocolat happé renversé sur un lit bleu des plages du sud. L’hystérie s’assoie la bave aux lèvres, la pensée courte, le mensonge en bandoulière. Les leurres sont lâchées, les coupables enfourchés… Rien n’est pour autant réglé. La peur régne en maitre.
Complainte de la nullité, rêves à jamais dévastés.
Abel et Caïn
Race d'Abel, dors,
bois et mange ;
Dieu te sourit
complaisamment.
Race de Caïn, dans
la fange
Rampe et meurs
misérablement.
Race d'Abel, ton
sacrifice
Flatte le nez du
Séraphin !
Race de Caïn, ton
supplice
Aura-t-il jamais une
fin ?
Race d'Abel, vois
tes semailles
Et ton bétail venir
à bien ;
Race de Caïn, tes
entrailles
Hurlent la faim
comme un vieux chien.
Race d'Abel, chauffe
ton ventre
À ton foyer
patriarcal ;
Race de Caïn, dans
ton antre
Tremble de froid,
pauvre chacal !
Race d'Abel, aime et
pullule !
Ton or fait aussi
des petits.
Race de Caïn, cœur
qui brûle,
Prends garde à ces
grands appétits.
Race d'Abel, tu
croîs et broutes
Comme les punaises
des bois !
Race de Caïn, sur
les routes
Traîne ta famille
aux abois.
II
Ah ! Race d'Abel, ta
charogne
Engraissera le sol
fumant !
Race de Caïn, ta
besogne
N'est pas faite
suffisamment ;
Race d'Abel, voici
ta honte :
Le fer est vaincu
par l'épieu !
Race de Caïn, au
ciel monte,
Et sur la terre
jette Dieu !
Charles Beaudelaire
Bonjour les caillouteux. Temps insupportables !
RépondreSupprimerAttention, danger ! Le racisme étant un des composants vénéneux de la bêtise et de la méchanceté, on fait gaffe... Ce qui est désolant dans la bêtise c'est qu'on la croise à tous les étages de l'édifice social, aussi bien chez l'individu « cultivé » que chez les moins « instruits », tout pareil pour la méchanceté. Enfin des domaines où l'égalité est atteinte et que Martine dénonce à bon escient...
Autre chose. A l'instar des citoyens, l'armée française, serait-elle gangrenée par la sinistrose ?... C'est du moins ce qui se dégage de la lettre adressée par un 5 étoiles, le général Bertrand Ract-Madoux, au ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, dans laquelle il est souligné que le « seuil d'alerte » était atteint. Le moral des troupes françaises au plus bas, selon l'état-major
. Ouille !...
Voici un lien qui illustre parfaitement la névrose ambiante.
RépondreSupprimerJe vous laisse regarder attentivement la photo, les visages, les tenues vestimentaires, et dites-moi où sont les signes d'une nazification du pays ? Quenelle à Air France : la CGT condamne et va «prendre des dispositions»
Voulez-vous que je vous dise ? Je vais finir par pratiquer la quenelle en signe de RÉSISTANCE !
Merci Martine, de ce vigoureux rappel de la triste réalité du racisme ordinaire... y compris via les extraordinaires Baudelaire et Léo !...
RépondreSupprimerSoyons vigilants , nous entrons dans la phase paradoxale du n’importe quoi. Si nous sommes critiques vis à vis de la politique d’extrême droite d’Israel, nous serons traités en France d’appartenir à l’extrême droite Française. Nous serons traité de raciste antisémite, comme le comportement des extrémistes du gouvernement d’Israel.
RépondreSupprimerLa peur de l'autre a pris le pas sur la solidarité avec l'autre. N'oublions pas que l'autre, c'est nous
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas votre site. J'ai profité du lien pour aller y jeter un œil. Sympa. Merci pour votre lien vers chez nous. Je vous ai ajouté à notre liste de blogs amis, colonne de droite.
SupprimerOui, c’est cela !. Merci
Supprimer"toi / qui que tu sois / je te suis bien plus proche qu'étranger" écrivait la poète Andrée Chedid...
RépondreSupprimerMagnifique!.
SupprimerSouvent ceux que l’on croyait si tellement proches, peuvent aussi devenir des étranges étrangers.