L’enseignement et la politique me l’ont
appris : le ver est dans le fruit.
Après tant d’années à en labourer la
parcelle, à sarcler, réduire, modeler, l’enrichir de déchets organiques, on
finit par savoir, sans même avoir besoin d’un marqueur de quoi est faite la
pousse qui éclos sous le paillage. Habitude et observation étant les mamelles
du bourgeon : un melon, une citrouille, un potiron, une courgette, des
poireaux, de l’ail...
Tiens, bizarre, un pavot bleu de l’Himalaya !
Que fait-il là, au milieu de ce fouillis alimentaire en devenir ? Mais pourquoi faut-il l’arracher, alors qu’il
est de nature si fragile ? Nos priver de sa beauté insolente ?...
Marre d'écrire sur la crise. Marre
des banquiers, des traders, des politiciens corrompus, des tricheurs en tout
genre ; des malcomprenants, des aveugles, des sourds, des cons et des connes, principe
d’égalité oblige ; des malins, des souffreteux. Marre de fulminer mon
bonheur dans l'indifférence générale. Qui ça intéresse un bonheur plein, un
bonheur total, un bonheur microcosmique comme le mien ? Je le proclame, le
vocifère, le murmure ou le crache : marre d'être heureux !
Je lis certains journaux, des
magazines… Le programme de télé, de radio, même si je ne regarde ni n’écoute
leur distillé d’intoxication. Les temps étant ce qu'ils sont, je m'en contente.
Un homme heureux n'a pas d'état d'âme. Il regarde passer le temps et son
cortège de violences, se mouche quand le rhume le prend et s'évade à tout
instant, car il n'est plus maître de son esprit. Fou, dites-vous ? « Si d'autres n'avaient pas été
fous, nous devrions l'être », écrivait sans rougir William Blake.
L'année dernière, j'ai perdu un
méconopsis bleu. J'ai eu mal à l'âme pendant un temps. Il ne reste de sa
disparition que la nostalgie de sa disparition. Il me faut le remplacer.
Qui n'a pas vu ce pavot, originaire de l'Himalaya, d'un bleu pur, a manqué un
rendez-vous important avec le bonheur. Mais la plante est capricieuse, fuyante,
vulnérable sous nos latitudes. Elle a un comportement de bisannuelle. Elle ne
fleurit que rarement la première année. J'ai passé un temps infini à guetter son
épanouissement. Elle demande beaucoup d'attention et a besoin qu'on s'occupe
d'elle, qu'on la bichonne. La deuxième année, madame fleurit, puis disparaît…
Pour la pérenniser, il faut bien l'entourer, lui couper les fleurs fanées, la
montée à graine l'épuise et peut provoquer sa mort. Une sensible à caractère
mélancolique. Ce n'est qu'à ce prix que vous pouvez espérer avoir dans votre
jardin une plante majestueuse que le visiteur célèbre avec admiration.
Nous voici au mois de février. Le
printemps approche.
Sous l’Casque
d’Erby
Le bonjour aux caillardeuses et aux caillouteux. On peut rêver, non ?
RépondreSupprimerLa bonne journée.
chic, te voilà très fleur bleu : de quoi en avoir marre d'être heureux !
RépondreSupprimer"Ce qui compte vraiment" : titrez du nouveau bouquin de Fabrice Nicolino (voir Planète sans visa" en colonne de droite)
SupprimerVoilà qui rejoint ton souci de la beauté du monde en péril...
Chacun lit, analyse et commente ce qui convient le plus à son esprit. Chic-Chic, aïe, aïe, aïe !
Supprimerun moment de doux répit à observer une fleur ça fait du bien ,marre d'être heureux comme tu dis si bien bonne journée à toi et les tiens et aux fleurs
RépondreSupprimerComme tu dis, il y a des degrés dans le ralboulisme! Le terme m'appartiens ! La bise.
SupprimerAh les fleurs bleues !
RépondreSupprimerSaaalut J-C ! Toujours dans le tempo. Texte du grand Trenet qu'on lit aussi entre les lignes, espace-temps, mais ça, n'est pas à la portée de n'importe qui.
SupprimerTiens, un peu d'espoir et de fraîcheur...Fais-moi plaisir, va faire un tour par ici ...
RépondreSupprimerKiss
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J'ai zieuté et signé. C'est le moins.
SupprimerBises.
Rodo, j'tai vu !
Supprimerhi hi