Si tout est relatif dans cette vie, il est des choses
bien plus relatives que d’autres, question de perspective. Prenons nos cousins
anglais. Comme tous les cousins, ils sont des nôtres, mais avec une variante culturelle
qui pourrit durablement la vie des familles. Nous « adorons » leur humour
distingué, ils « détestent » notre côté « J’ai tout vu, le
retour ». Ils aiment leur cuisine, nous la nôtre. A la moindre occasion, de chaque côté du Channel, ça bipe dans les casques que c’est plaisir à lire, à
voir ou à entendre. C'est la guerre ! D’un côté Shakespeare, de l’autre, Molière, Corneille ou
Diderot. Entre ces monstres du corgnolon, un bras de mer, un tunnel et des bateaux !
Des vagues et des roulis. Dès que l’un de deux fronts a l’occase, il tire sur l’autre !
En cette période de rentrée où nos chères « têtes
blondes », de par le monde, sont invitées à intégrer, avec grâce et
discipline, la soupe culturelle qui leur servira de bagage tout au long d’une vie
d’esclavage, au gré des paliers qu’elles franchiront, dans la souffrance et le dégoût
pour beaucoup, nous découvrons qu’en perfide Albion l’innovation n’est pas un
vain mot : il n’y a pas que les humains pour occuper les esprits et
alimenter le frisson, puisque le Python, us et coutumes, fait son entrée dans la
programmation scolaire dès le primaire, devant – tenez-vous bien ! – le Français !
En effet, selon une étude statistique publiée par Ocado Technology, le Python devance de plusieurs reptations notre belle langue hexagonale, tant décriée mais
toujours enviée ! Oh, la sale étreinte !
Mais le mieux est que je vous laisse découvrir pourquoi
les parents anglais poussent leurs enfants à opter pour le Python – qui n’est pas l’animal sympathique auquel vous pensez, avec
lequel certaines personnes s’exhibent sur les plateaux télé, mais bien quelque
chose d’autre – plutôt que le verbe merveilleux de Jean-Baptiste Poquelin :
« 60% des parents d'élèves
encouragent leurs enfants à apprendre les bases du Python plutôt que de
s'intéresser à la langue de Molière, ce qui leur permettrait de s'assurer un
avenir professionnel serein dans le domaine des nouvelles technologies »…
Parce que, tout simplement, s’ils ont la City pour gouverner financièrement le
monde, nos amis et cousins anglais découvrent horrifiés que le pays « connaît une pénurie massive du nombre
d'ingénieurs logiciels et de spécialistes de l'informatique, ce qui rend
particulièrement difficile l'expansion de l'économie numérique ».
Pour le moment ni Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l’Education), ni Fleur Pellerin (ministre de la Culture), pourtant prolixes en déclarations, n'ont pipé mot sur ce camouflet. Rien
n’ayant filtré sur la riposte qu’elles préparent, nous sommes supposés penser
qu'elles pensent que si « la parole est d’argent, le
silence est d’or » ! Ce qui politiquement n'est pas une attitude souhaitable chez des personnes qui ont toujours des choses à dire ! Feront-elles honneur au Prince des
lettres (nôtre Molière !), le citant dans un bref communiqué pour contrer la langue bifide de nos retors cousins de la côte ? : « Là où la chèvre est liée, il faut bien qu'elle y broute. » ?...
Sous l'casque d'Erby
Bonsoir caillardeuses et caillardeux. A défaut, je baragouine le Monty et ça fait l'affaire !
RépondreSupprimerLa bonne soirée !
Beau dialogue.
RépondreSupprimerl'apprentissage à la "La culture" c'est de l'accumulation pour que le système perdure
RépondreSupprimerA quand l'apprentissage de l'épanouissement sans le culte de la hure
J'ai beaucoup aimé ce billet.
RépondreSupprimerDrôle, incisif et instructif à la fois, très Python en somme.
Et le "sous le casque d'Erby" est imparable.