mardi 23 mai 2017

Caracas et les douze fois douze têtes de la Haine

Je lisais l'article de Thierry Deronne sur le Grand Soir. Et j'ai pensé qu'on pouvait légitimement se poser des questions.

Pourquoi le gouvernement de Maduro, très largement soutenu par la population autre que celle des "quartiers aisés" de Caracas et de quelques autres villes, ne prend-il pas des mesures à la fois vitales et légitimes ?

Les médias appartenant aux grandes fortunes du pays font tout pour alimenter les désordres par des articles mensongers, des appels à la haine. Normalement, ces agissements tombent sous le coup de la loi, et leur droit à éructer ainsi des propos non seulement subversifs et dangereux, mais basés sur des faits complètement erronés, peut être réduit. Ce serait même très certainement facile à prouver. En vertu de tous ces faits, les journaux, chaînes de télévision et de radio incriminés pourraient au moins voir leur droit à émettre ou à imprimer suspendu en attente de vérifications plus approfondies sur leurs financements et leurs patrons réels.

En même temps, il est connu même en France (du moins sur les médias alternatifs, pas sur Le Monde ou l'Obs, faut pas rêver) que les pénuries qui peuvent exciter la colère sont organisées et financées par les industriels et les banquiers : pourquoi ceux-ci ne sont-ils pas inquiétés, voire évincés de leurs sièges, ce qui priverait la subversion d'une part notable de ses financements ?

Enfin, il faut se souvenir que toute cette orchestration part comme d'habitude dès qu'on parle de troubles sur TOUTE la planète, de bureaux washingtoniens aux fonds quasi illimités du moment qu'il s'agit de faire mal. Ces bureaux bénéficient d'une succursale de choix : l'Ambassade. Il est bien connu que au moins quatre-vingt-dix pour cent des diplomates officiels sont des agents subversifs. Afin de résorber le chancre purulent et terrible, renvoyer dans leurs foyers étatsuniens par le plus proche avion la moitié, voire bien plus, de ces personnages, devenus persona non grata, pourrait rendre la situation plus gérable. Car bien entendu, dans un pays charnière comme le Venezuela, le nombre d'agents de terrain non officiels ne doit pas être négligeable.


Orchestre Teresa Carreño, direction Gustavo Dudamel

Le Venezuela ! Un pays où il pourrait faire si bon vivre, s'il n'y avait derrière la pourriture des anglo-saxons ! Comme dans presque toute l'Amérique Latine, d'ailleurs.

bab

(incidemment, je me souviens avec bonheur d'un petit concert impromptu de cet orchestre. Cela se passait en plein air sur la Place Royale de Nantes, et ce jour-là j'ai pensé que c'était Madame Teresa Carreño elle-même qui le dirigeait. C'était bien une vieille dame, mais elle est décédée depuis longtemps. J'y étais en compagnie de deux amis, les deux seuls membres du Parti socialiste Bolivarien)
bab

jeudi 11 mai 2017

Joaquina Dorado Pita ou l’anarchisme à cœur ouvert

Les gens naissent avec une étoile. La mienne fut nomade et fière. L’article qui suit, publié dans Régénération, en hommage à une anarchiste espagnole, me concerne à plus d’un titre : c’est un morceau de ma vie qui revient.
Quand j’ai rencontré Joaquina, grâce à son compagnon de cœur et de lutte, Liberto Sarrau, j’avais dans les 18 ans et je ne savais ni lire ni écrire. Quant aux idées, elles bouillonnaient en moi comme un torrent impétueux et désordonné.
J’en ai croisé du monde chez Joaquina, avec qui j’ai partagé le quotidien pendant quelques années, rue de La Tour d’Auvergne, à Paris. Chez elle, entre deux chantiers, j’ai lu, dévoré, assimilé et digéré des livres et des idées... J’ai appris la verticalité, ce qui est une denrée rare. J’ai aussi appris à ne rien lâcher de ma dignité d’homme dans un monde prosterné. J’ai découvert ce que le cœur a de grand et de sublime, moi, bout de bois mal taillé, flottant au hasard dans un milieu hostile, cherchant dans la rumeur de mon ignorance la lumière de la connaissance et de la fraternité. A leur contact, j’ai appris la liberté et le prix à payer pour l’obtenir dignement.
J’en ai publié des pages dans Cailloux, mais celle-ci est celle dont je suis le plus fier. La bonne lecture en découvrant un destin hors du commun, avec l'article remarquable que lui est consacré :

Salud Compañera !

Survenue le 14 mars dernier à Barcelona, la mort de Joaquina Dorado Pita, clôt une lumineuse séquence de l'histoire populaire. À presque cent ans, les sentiments de révolte de sa petite enfance contre l'injustice l'habitaient toujours intensément. Née le 25 juin 1917 dans un quartier de pêcheurs de la Coruña, en Galice, elle eut très tôt conscience du malheur réservé aux classes laborieuses. En voyant aller pieds nus la plupart des enfants du quartier, puis en assistant un jour du haut de son balcon à la féroce répression qui s'abattait sur des travailleurs en grève.
Émigrée à Barcelona en 1934 avec ses parents, elle a tout juste 17 ans quand immédiatement après son embauche comme tapissière, elle est la première dans l'entreprise à adhérer au syndicat CNT du Bois et de la Décoration. À partir du Coup d'État militaro-fasciste de juillet 1936 elle passe à l'action révolutionnaire. Quelques semaines avant de s'éteindre, son regard flambait encore quand elle évoquait les jours qui suivirent la victoire du peuple des barricades, dont elle fut. Elle fit alors partie d'une délégation du syndicat qui faisait le tour des usines et ateliers. Elle adorait raconter... «Qui est le patron?» «Moi!» s'écriait quelque vanité. «Eh bien, hors d'ici!» s'entendait-elle répondre, «Le temps des maîtres est révolu!». La toute jeune Joaquina n'allait pas tarder à se voir confier les fonctions du Secrétariat de l'Industrie du Bois Socialisée. Courroux et regrets marquaient son visage à l'évocation des événements de mai 1937 au cours desquels «Sans l'appel au Cessez-le-feu des “Camarades Ministres” nous aurions écrasé les mal nommés communistes. Ça aurait changé pas mal de choses...». Quand il fut question de former des pilotes de chasse Joaquina se porta candidate. Mais Moscou veillait, les avions jamais n’arrivèrent.
En février 1939 elle traverse les Pyrénées parmi les centaines de milliers de gens qui fuient la barbarie, bombardées et mitraillées au long des routes par l'aviation franquiste. Internée dans un camp de concentration du côté de Briançon, elle réussit à s'en évader. Elle demeure alors quelque temps à Montpellier dans le château où le botaniste Paul Reclus, neveu d'Élisée, offre refuge à bon nombre d'anarchistes arrivés d'Espagne. Elle fait là la connaissance de Simon Radowitzky, avec qui elle établit rapidement des liens d’amitié. Ensuite c'est Toulouse puis à nouveau l’internement ; dans deux camps dont celui du Récébédou (Portet-sur-Garonne) d'où encore elle s'évadera. À la Libération elle prend une part très active dans la réorganisation de la CNT et de la FIJL (Fédération ibérique des jeunesses libertaires) avant de retraverser clandestinement les Pyrénées avec Liberto Sarrau Royes, depuis quelques mois son compagnon, pour continuer à combattre la dictature. C'est à cette époque qu'elle, Liberto, Raul Carballeira Lacunza, trois autres compagnons et une camarade forment le groupe d'action Tres de mayo. Le 24 février 1948 Joaquina et Liberto sont arrêtés puis torturés au cours des 18 jours pendant lesquels ils restent aux mains de la police. Condamnés, puis relâchés en liberté conditionnelle suite à l'invalidation du Conseil de guerre, ils sont repris le 11 mai 1949 alors qu'ils s'apprêtent à repasser en France.
Condamnée à 12 ans de prison, Joaquina est transférée à l'hôpital fin 1950 et doit subir l'ablation d'un rein gravement détérioré par les tortures auxquelles elle fut soumise dans les locaux de la police. Devant un diagnostic de mort imminente, l'administration pénitentiaire s'empresse de l'envoyer décéder chez elle, afin de s'éviter d'éventuelles tracasseries. Un médecin naturiste lui sauve la vie grâce à de très onéreux achats de pénicilline financés par les compagnons du syndicat clandestin du Textile. Une fois sa santé récupérée Joaquina réintègre la prison pour en finir avec sa peine dont, à la suite d'amnisties générales, il ne lui reste plus que trois mois à accomplir. Le 13 février elle sort en liberté conditionnelle, pour aussitôt rejoindre la clandestinité, aux côtés de Francisco Sabaté Llopart, qu'elle secondera dans ses activités de propagande et pour qui elle se chargera de trouver des planques. C'est avec lui qu'elle rejoint la France, à pied une fois de plus en 1956. Après avoir combattu la dictature elle devra encore se frotter aux penchants légalistes des bureaucratiques continuateurs de “l'anarchisme” de gouvernement. Elle et quelques autres irréductibles devront en effet faire montre d'une ferme résolution à l'encontre des autorités cénétistes de Toulouse pour que Francisco Sabaté obtienne un aval de la Confédération destiné à lui éviter d'être extradé en Espagne. Elle militait au sein de la deuxième Union régionale de la CNT de France quand en 1977 un Secrétaire général s'arrogea la luxueuse prérogative d'exclure de son propre chef cette Union, alors la plus nombreuse. Union dont le congrès qui suivi refusa d'entendre une délégation. A-t-on jamais rien vu d'aussi furieusement décadent en terrain antiautoritaire ? Les luttes intestines qui déchiraient la CNT d'Espagne en exil n'y étaient sans doute pas étrangères.
Son insuffisance rénale devant être palliée par dialyse, Joaquina se fixa définitivement à Barcelona où elle pouvait profiter de meilleures conditions d'habitat qu'à Paris. C'est avec grand courage, le même que face à la dictature et à toutes les adversités, qu'elle affronta sa maladie. «Avec du courage les choses finissent par s’arranger !» se plaisait-elle à rappeler.
S-S.C.

Sous l’Casque d’’Erby





dimanche 7 mai 2017

La France n'a plus de président


Depuis dix ans, c'était déjà l'Ordre Mondial qui dictait les agissements de nos politiciens, soit via son antenne de Bruxelles, soit grâce aux Young Leaders, soigneusement chapitrés qui parsèment ministères et institutions, soit par le truchement d'organisations para-politiques protégées et très agissantes.
Désormais c'est directement la banque Rothschild qui prend en main l'Élysée. Sans doute y sera-t-il installé une agence directement, avec distributeur automatique de biftons à la valeur précaire, et obséquieux conseillers pour les pauvres riverains.
C'est au point que l'ambassade sise tout près de cette succursale de la City ne devrait plus avoir à servir, puisque ce sera l'annexion pure et simple. Les Français devenus l'équivalent des Portoricains, voilà une perspective intéressante. Ce sera sans doute le cinquante-sixième-bis parmi les pseudo « États de l'union », le Dominion normand, un sous-Jersey en somme.
La City, devrais-je dire la Couronne ? aura donc un sujet de plus à part entière, comme elle avait continué à posséder les territoires situés entre les Grands Lacs et le Rio Grande malgré une pseudo-indépendance. Le Lion ne lâche pas ses proies.
Ne nous inquiétons pas pour les politiciens de tous bords autoproclamés : ils auront bien mérité une prébende tranquille pour avoir œuvré à cette grande réussite. Les plus jeunes serviront encore, afin de parachever l'adhésion des indécis : quant aux réticents, aux hostiles et aux résistants, ce sera autre chose !
La Résistance doit se lever dès maintenant, tout de suite, sans attendre, parce que LA PATRIE EST EN DANGER, et même plus que cela. La guerre est déclarée par l'Establishment. Nos seuls alliés seront à l'Est, au-delà d'États renégats comme la Roumanie. Vladimir Vladimirovitch Poutine, avec nous ! Oui, nous pouvons faire l'Europe, celle qui va de Sverdlovsk et Tchéliabinsk à Brest et CALAIS. Pas au-delà.
Au nom de Jallet, de Robespierre, de Baudin, de la Commune tout entière, en avant ! De ce monde en pourriture, faisons jaillir un nouvel arbre de l'égalité, de la fraternité, de la liberté.

Sous l’Casque d’Erby



samedi 6 mai 2017

Identifiant

Peau de chagrin - M Art' IN


Comme bêtes apeurées dans le noir
Par les broyeuses à fliquer
Poing levé
La lumière brille encore sur les pupilles blessées
Elle brillera toujours aux yeux des bannis
Fulgurant d’une étincelle nouvelle
Chaque fois que le rêve fait une trouée dans le ciel plombé
Cherchant à franchir le coron des cases à cocher
La loi reprend les dés, les agite
Les jette !
Bingo !
Le goulot dans la gargoulette
Le tafia descendant à pleins courants
Coup d’amok dans les tuyaux
La vie pour oublier
Ou pour ne plus se souvenir
Tu ne sais plus
Ton nom
Ton adresse
Ni même ton prénom
Tu n’es qu’un chiffre
Un bulletin dans le cercueil
Un clou dans le sapin
Un matricule
Parmi d’autres matricules
Ta sueur
Ta misère
Ton sang
Tes racines
Ne sont que des algorithmes séquestrés
Encagés dans le placard des infamies

Sous l'Casque d'Erby



mercredi 3 mai 2017

La peste, c'est quoi ?

ERBY
« La vie est un brouillon qu’on ne mettra jamais au propre »

La Bobosphère est en feu. Les chaudières tournent à plein régime dans les lofts, aussi bien que dans les taupinières. L’Amazonie est en panne de forêts pour alimenter les foyers.
Au printemps c’est l’’hiver et ce n’est pas beau à voir au pays des Kons-k’on-gère. Ne mettez pas le nez à la fenêtre, vous y attraperiez la mort en respirant la bouffée fétide portée par le vent mauvais des petits arrangements entre amis.
Dimanche prochain, un froid polaire risque de prendre à revers l’Hexagonie, le pays des Lumières, soudain plongé dans les ténèbres. Impensable ! Nous avons eu Vichy 1, pas question de se prendre de plein fouet Vichy 2 ! En avons-nous, mâles et femelles hexagonaux, ce qu’il faut, là où il le faut, pour parer l’urgence ? La Haute l’a bien compris, la Basse s’y plie, à grands coups de chtouille et de peste brune !
NO PASARAN !
Le pays des bobos fait et fera tout pour empêcher le « pire », même si celui-ci exsude déjà dans nos paddocks ! Aurions-nous affaire à un viol collectif par consentement mutuel ?... Ne nous hasardons pas à l’exprimer trop fortement, car nous risquons la déchéance citoyenne, et, pourquoi pas aussi, pendant qu’on y est, le droit à la tonte, comme cela s'est pratiqué à la Libération, 
Pas plus tard que tout à l’heure, la petite bande de salopards du milieu pipole et d’ailleurs, salonnards sans foi ni loi, forts en buzz, ayant des petits intérêts à défendre, dénonçait avec une vigueur zapatiste la mascarade électorale que voici, lui trouvant désormais des charmes indiscutables ! Munissons-nous de pochons anti-vomis ! Ce beau monde a soudain trouvé le bon tempo pour, de concert, nous chanter « Le changement c’est dans longtemps. On s’habitue, c’est tout ! ».
Cela m’étrangle et m’émerveille. Je ne sais si je dois rire ou pleurer. Je pense au gars qui, dans « Les grands chemins » de Giono, « tripote son paquet de cartes comme s’il tirait sur un accordéon... le frappe, le pince, le soufflette, le caresse, l’étire et le referme, tirant chaque fois… la carte annoncée ». Magique ! Cela date de loin, mais c’est comme si c’était déjà demain.
Les salauds ont des masques, mais toujours le même visage.
Non, je ne voterai pas ! Et non, je ne suis pas facho !

Sous l’Casque d’Erby