jeudi 27 avril 2017

Dérive

Vous le comprenez, ou pas, je fais une pause entre deux vomis électoraux. Je sais que si la poésie est un refuge, autant qu’un luxe, elle n’est pas obligatoirement une nécessité lorsque l’on fait dans le politique, la tête au taquet, le corps au diapason et le reste à l’avenant. Je m’en fous de l’audience, du package, du parcage, ou du désamour qu’elle peut inspirer aux esprits « habités » par les pieds et le métrique. Elle est ma respiration et je me fais plaisir en ces temps néfastes, laissant le « bon » et le « mauvais » à l’appréciation de qui veut.

Dérive - M Art IN



Ville

La ville riboule des yeux
Ivresse du soir
Etincelle du matin
A l'endroit à l'envers
Elle luit comme la braise
Sous le velours des regards
Courant d’air,
Vite, vite, on s’abrite
On se désabrite
Bastilles conquises aux défaites amères
Ne rit ni ne pleure
Ni sur elle ni sur personne
Elle est 
Et cela lui suffit !
Anonyme et mégalo devant la multitude
Elle digère son bénédicité d'esquintés
De sauve qui peut la chance
Jouant du rasoir dans les ruelles
Du crachat dans les bordels
Le cœur traversé par la dague des excès
Bout de nuit au bout des doigts
Coup de haine
Coup d’amour
Coup de lumière
Riant, chantant,
Heureuse, satisfaite,
Forte de sa puissance
Elle rêve le rêve
Que d’autres trainent
N’a que faire de la misère
Fait vroum avec l’une
Tandis que l’autre file la scoumoune
Prend et rend
Ce qu’elle veut quand elle le veut
Ivre d’insolence
Pleine d’aise
Belle, attirante
Lumineuse,
Egoïste jusqu’au dégoût
Elle en serait repoussante
Si la rue ne lui chantait
Des mélopées entêtantes

Sous l’Casque d’Erby


16 commentaires:

  1. Le bonjour-bonsoir aux caillardeuses et aux caillouteux. Voilà, c'est ma façon de faire un pied de nez à un tas de choses. Désolé, mais je suis ainsi fait.
    La bonne soirée.

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    1. Un coup d'insomnie avec un truc poétique qui me trottait en tête...
      J'ouvre l'ordi et tombe sur ton truc poétique à toi : du coup le mien s'est envolé !
      et que vive la poésie !

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  2. Acqueux coucou, Rodo...

    Il est vrai que certains écrits ne sont pas là pour apporter la joie et la bonne humeur...

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  3. Te montrant mes forces, je te montre aussi mes faiblesses
    Et réciproquement. Ce qu’on voit n’est que reflet de reflet des choses.
    À se perdre. Traverser les yeux bandés la vallée des fous,
    La ligne conductrice en soi pour seul épicentre.
    La danse comme arbre imaginaire où se déploient les transes ;
    Un morceau d’âme dans chaque branche. Et les aborigènes au large du passé –
    Visages peinturlurés, gueules démentes – arborent le bouclier des vieux défenseurs de
    mirages. Nous avons perdu foi en nos vieilles visions, toutes nos intuitions délirantes
    Et nous nous tenons sur la peur. Au fin fond même de l’existence
    Alors que des piétailles d’anges nous mordent les doigts. Nous exhortent à être des
    hommes au milieu des singes… Que ne serait pas notre vie dépourvue d’entrave,
    De cage mentale où nous contraindre d’exister pour tenir la route.
    Il nous faut réapprendre à parler autour d’un grand feu. Apprendre à distinguer la voie de
    la direction. Et tous les méchants stratagèmes que les mots érigent en murailles
    Au pied du jardin des délices.
    Bonjour, je me permets avec cet appel à la poésie, de vous laisser ce poème que Zénon m'avait offert et qui s'intitule Flash Back. Parfaitement interconnectés ensemble, si vous voulez découvrir tous ses textes, et d'autres poèmes inédit cette page de mon blog, lui est entièrement dédiée ► https://jbl1960blog.wordpress.com/les-chroniques-de-zenon/ Je ne possède rien, et ne veux rien posséder. Juste mon âme offerte au caprice du vent... Jo de www.jbl1960blog.wordpress.com

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    1. Merci l’Anonyme pour l’interconnexion que je me félicite de compter sur la page du jour. Je m’en vais découvrir les textes de Zénon, mais avant cela, je me dépêche d’ajouter le blog à notre liste, dans le bric-à-blogs, colonne de droite.
      La bonne journée à vous. Et le bon weekenge aussi !

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  4. https://www.youtube.com/watch?v=IR5bJepLO2c

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    1. Merci pour le lien. Je l'ai ajouté en vidéo du jour, colonne de droite, vers le haut. La bonne journée.

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  5. Bonjour. Un beau poème et une bonne idée la poésie bien sûr. De ça on reste sûr. J'aime votre analyse de la ville, agrégat de cellules donnant un organisme indépendant, capable de tout. Elle est faite de victoires, de défaites, de Yin, de Yang, de tout, de son contraire, de marécages, de tourbillons ...
    Encore bravo pour votre texte.
    Patrick.

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    1. Merci Patrick d’aimer et de partager ce qui n’est qu’une vision personnelle de la ville, chacun possédant un morceau de ce gigantesque et fascinant puzzle, cherchant dans son coin le morceau manquant pour construire un univers, à la fois commun et particulier. Un vrai casse-tête, en somme.

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  6. A propos de poésie :
    BLACK LABEL du Guyanais Léon-Gontran DAMAS (coll.poésie-Gallimard) est l'un des 11 ouvrages (celui-là date: j'ai dû le lire dans les années 1950, il me marque encore) superbement présenté dans la rubrique mensuelle "Cartouches" du blog Ballast - voir colonne de droite.
    Et les dix autres livres présentés donnent tous envie de les lire !

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  7. Pour prolonger la réflexion poétique, même si le retour au réel est un peu difficile parfois.
    La parole des zapatistes en lien, celle de la Fédération Anarchiste du 27/04 via R71 dans ce billet ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/04/29/je-ne-sais-pas/ Et la preuve que le Macron pucé par Rothschild ne sait même pas répondre à la simple question "Pourquoi la mer est-elle bleu ?" qui nous laisse penser que ce type est bien la "créature" de ses maitres... Jo de www.jbl1960blog.wordpress.com

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    1. J'étais justement en train de lire ce billet de jbl1960blog...
      et j'ai copié sa "chute finale" épatante :

      "L’avenir de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l’idéologie et de l’action coloniales, se tenant debout, main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continents pour instaurer l’harmonie de la société des sociétés sur Terre.
      Mais certainement pas dans le choix du prochain Bozo qui entrera au Palais de l’Élysée."

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    2. Bon, en tant qu'espagnol, militant anarchiste de la FAI et de la CNT, de Anselmo Lorenzo, à Ricardo Mella, passant par Fermin Salvochea et tant et tant d'anonymes, Kropotkine, Prince anarchiste, s'il en est, je me suis tapé l'oeuvre avec passion, dont l'incontournable "Conquête du Pain". Avec Bakounine, ils forment le tandem idéal de l'anarchisme espagnol. A propos du Rothschildien Macron et samer pastrès bleue, j'ai retrouvé ceci dans mes archives :

      Soudain

      Et soudain je ne sais plus
      Si la mer est bleue
      Parce que le ciel l’est
      Ou si le ciel est bleu
      Parce qu’elle s’y reflète
      Je ne sais plus
      Si le cœur des caillasses
      Est aussi tendre qu’on le dit
      Ou si dur qu’on l’fait
      Pourtant le monde sait
      A commencer par les anges
      Avec ou sans sexe
      Ça fait suer à la fin
      Tous ces réflexes
      Qui dandinent
      Comme des cannes à pêche
      Collées à l’échine
      Je ne sais plus
      Quelle couleur jouer
      Pour pouvoir enfin danser en paix

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  8. Comme tu la dis, tu l'as vécue la ville...Comme tu la connais tu l'as pourtant quittée ;-).
    J'ai fui aussi la cruelle, "qui ne rit ni ne pleure, ni sur elle ni sur personne"... Mais elle t'a inspiré ce vif ruisseau de mots à sa dédicace, aussi elle m'est sympathique aujourd'hui... Manque la musique pour qu'il aille plus loin ce ruisseau-là. ;-)

    Et la mer, bleue ou...comme on le sent... Bravo. Superbe.

    Odile

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    1. Oui, Odile, il manque toujours quelque chose que la musique du hasard met sur orbite, parfois de manière spontanée, tout comme ton commentaire, auquel je réponds avec du retard.
      Bises, la Belle au Bois éveillé.

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