mercredi 1 avril 2015

Lui dire : et si...

M art' IN
Je me disais : « et si »… Ce si avec lequel on gravit les sommets, on ratiboise les montagnes, on assèche les cours d’eau, on noie l'illusion, on affame la terre rêvant à demain comme on quitte un cauchemar après un trop long séjour dans le noir.
Je me disais des choses stupides que je ne répéterai pas, de peur d’être pris pour une sorte de déficient, ou que je dirai plus tard les yeux baissés pour qu’on ne repère pas la confusion qui agite les pupilles. Cette envie qui exhorte à tout casser dans ce monde de fous, effacer ce gribouillis de vie trop violent, trop haineux qui salit une vie sans empreinte, tout recommencer sur l'espace vierge. Tout déconstruire, défaire, refaire… Tout rêver. Dire au ciel, face à face, le fond de ma pensée, puisque la sienne m’est connue.
Lui dire ce qu'il sait mais qu'il oublie trop souvent de partager :
Quand le ciel est gris, je mets du bleu dans les nuages
Quand le ciel est noir, qu'aucune couleur ne peut le consoler
Je l'aide à se souvenir, à tenir le barda, à sentir le halo qui se répand au loin
A oublier la fraction soustraite, les caresses segmentées, l'élan paralysé,
Le bon dieu, les prophètes, les exégètes…
Je lui donne ce que je peux, de reflets, de lumière délaissée,
Des crépuscules jamais vus, des aurores sophistiquées.
Je rêve son histoire, dansant la mienne, qui déjà se perd
Dans les orages de la mémoire
Qui peut être reviendra ou peut-être trop tard
Pour n'importe qui, pour n'importe quoi
Quand le ciel est bleu-foire qu’il raconte des histoires
Je lustre à la feuille des fleurs le bouton qui l’attend.
Quand tout dort,
Doucettement,
Je vire de bord, trace une ligne imaginaire
Rêve à voix haute, tellement haute qu’elle me devient inconnue
Les toits s'étonnent, résonnent de mille voix qui tonnent.
Quand le ciel est bleu
Quand le ciel est noir
Que plus rien ne brille au-dessus des faîtages
Je garde dans la pulpe des doigts l'espoir d'une caresse pour demain


Sous l'casque d'Erby



4 commentaires:

  1. Bonjour les caillardeuses et les caillardeux. Aujourd'hui j'avais envie de ça et pas d'autre chose. La bonne journée.

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  2. ...Et SI... la poésie de tout-un-chacun(e) remplaçait le pouvoir de quelques-un(e)s...
    ...Et SI... au crobard d'Erby il fallait rajouter un 3° personnage au dos décoré d'un grand " ! " comme poés!e...
    ...Et SI... les couleurs du pétard de M'Art IN remplaçait le gris du quotidien morose...

    "Étonnez-moi..." demandait l'étonnant poète Jean Cocteau...

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  3. La peau est easy sous tes mots aussi
    que coule ton art aux fenêtres
    Lediazec
    Pour que vibrent nos plaisirs superbes ,
    here!

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