dimanche 12 avril 2015

Le temps passe, Charlie !

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L’attentat contre Charlie et celui du magasin Casher à Paris a inspiré à quelques twittomans l’idée de remettre ça ce 11 avril, pour célébrer le « troisième » mois du déferlement médiatico-populaire et la naissance de ce que l’on désigne comme l’ « esprit du 11 janvier » sous la houlette du gang des malfaiteurs qui gouvernent la planète, déclencheurs d’averses pour relancer le commerce des riflards.
Théâtre de plus d’un ébrouement collectif et haut lieu d’éructations sermonneuses, la Place de la République était une nouvelle fois invitée à se parer de ses plus beaux atours afin d’honorer la promesse faite lors de ce formidable moment de recueillement national pour « rallumer la Répu » ( ?!)…
Ne voulant négliger le moindre détail lors de cette communion républicaine, les organisateurs de cette initiative citoyenne conseillaient aux participants de venir, trouble à la paupière, avec « fleurs, bougies, stylos, rage, tristesse, votre Charlie [sous le bras], ticket de caisse de l'Hyper Cacher. Venez debout sur vos deux pieds. » Et les cul-de-jatte, tintin ?!
Parce que la douleur est muette et l’esprit taciturne seules quelques « dizaines de personnes » ont répondu au vibrant appel. Elle était bien seule la République en ce jour de la Saint Stanislas !
Chose merveilleusement étrange, les services municipaux de la ville de Paris avaient reçu l’ordre début avril de faire disparaître toute trace du « mémorial » installé le 11 janvier en hommage aux victimes des attentats !

Sous l'casque d'Erby



16 commentaires:

  1. Bonjour caillardeuses et caillardeux. Eh, oui, tout fout le camp !

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  2. Charlie est né le 16 avril... 1889, donc il il y a presque 126 ans. Lui seul restera. Le reste n'est qu'une malodorante (très) combinazione politique concoctée de façon sanglante par un gouvernement aux abois. Combien croient encore à ses manigances ? Tout cela est bien triste, et porteur de malheurs futurs.

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    1. Le vrai, l'Unique, l'incommensurable Chaplin ! Le temps passe, il demeure.

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  3. reste les morts qui eux sont bien morts

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    1. ... et les blessés survivants, certains très gravement. Comme Fabrice Nicolino qui subit toujours de lourdes opérations chirurgicales mais tente, avec le soutien moral de ses nombreux commentateurs, de garder le moral. Voir son excellent blog "Planète sans visa".

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    2. Hélas,mille fois hélas ! Il reste ça et la sale odeur qui s'en dégage !

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  4. Reçu dans ma boite-mail, ce très beau, lucide et émouvant texte :
    http://assawra.blogspot.fr/2015/04/memoires-de-la-terre-et-de-lesprit.html

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  5. Il subsiste quelques émissions sur Fr-Inter en longue grève (et, après, il sera utile d'en faire l'analyse politique et culturelle), j'ai écouté tout à l'heure un entretien avec Nicolas Hénin, l'un des ex-otages de Syrie, libéré il y a un an. En substance il disait avoir été le soir même du massacre à Charlie, à la première manif, spontanée, place de la République. Mais pas le 11, dénonçant l'opération politicienne de "compassion forcée", ainsi que la brochette d'hommes d'États (crapuleux : ça, c'est moi qui le précise)...

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    1. Elle n'est peut-être pas pigiste à Radio-Frane, mais le problème est général, comme en témoigne ces quelques lignes :

      « (...) Tous les beaux discours de l’après Charlie sur la presse et sa liberté sont retombés comme un soufflé. Plus que jamais la même indifférence à nos conditions de travail, toujours plus de bâtons dans les roues, et cette impression de devoir mendier en permanence : pour monter un sujet et pour se le faire payer (tout court ou le moins mal possible, mais jamais en rapport avec l’énergie et le stress dépensé). Certains d’entre nous se battent depuis des années pour pouvoir faire leur job correctement avec des bouts de ficelle et bientôt on aura même plus des bouts de ficelle. À ce petit jeu, beaucoup ont abandonné ou ont perdu leur carte de presse. Et quand on ne fera plus, faute de moyens, que du copier-coller sur internet et jamais plus de terrain, là, on fera comme pour Charlie : on pleurera tous bruyamment, mais, à posteriori, sur un métier qu’on a au mieux, pas défendu, au pire contribué à faire crever à petit feu. (...) je suis amoureuse de mon métier. Mais depuis trop longtemps, je me sens comme une amante éconduite. Et je voudrais que ça s’arrête avant de devenir complètement cocue. » Patricia Oudit, pigiste depuis 1995 pour de nombreux titres de presse généraliste et spécialisée... la suite sur : http://www.acrimed.org/article4634.html

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  6. Ouah!!! voilà le site Phoésie 3 en lien fixe ! merci lediazec!
    Je précise, pour ma modestie, que, hélas, le bel homme-arbre n'est pas mon portrait, mais seulement mon rêve éveillé...

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  7. Hé bé, c’est la lie du char....
    Très bon Erby

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  8. Bonjour caillardeuses et caillardeux. Merci pour le lien Rémi ici en direct. Cela rejoint parfaitement ce que nous ne cessons pas d'écrire et de dénoncer depuis le mois de janvier dans la série d'articles publiés sur le sujet. Articles qui n'ont pas fait que des heureux tant les esprits étaient colonisés par le choc émotionnel. Pour s'en faire une idée, il suffit de taper dans la barre de recherche du blog "attentat Charlie" pour découvrir qu'au-delà de la douleur, par-dessus l'empathie se dessinait quelque chose de bien plus moche et dangereuse... Autre exemple de cette dérive totalitaire nous la trouvons en Espagne où la nostalgie du franquisme est toujours vivace, avec la loi bâillon.
    Pas d'article ce matin, journée surchargée !...

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    1. Cette "loi bâillon" d'Espagne est non seulement un appel à l'extrême droite - face à Podemos, etc : face au peuple - mais c'est un "modèle"(!) pour l'ambitieux Valls: ce franco-espagnol de culture de droite, PSE-PS(F)... n'est pas à confondre avec les nombreux amis franco-espagnols de culture de vraie-gauche ou, mieux, libertaire...
      A propos de cultureS : les deux pôles existent sur F.Inter (lorsque surnagent quelques émissions malgré la grève) et c'est sans doute au nom de "l'Objectivité" (?!). Ce matin, successivement, il y avait le poète Olivier Py, directeur du Festival d'Avignon, excellent en dépit de la médiocrité de la journaliste ; puis F.O.Gisbert pour un télé film sur Valls, qu'il chahute en copain, très encouragé par la mièvrerie d'une autre (ou la même?) journaliste : c'était le JOUR avec Py, puis la NUIT avec le bavardeux et vaniteux FOG...

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  9. Par, exception, là, j'ai signé...
    https://www.change.org/p/retirez-le-pjlrenseignement-le-big-brother-français-stoploirenseignement?utm_source=action_alert&utm

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  10. Pour cette fois, POLITIS publie in extinso sur le net un très bel article sur François Maspéro, qui vient de mourir...

    J'y ai laissé le commentaire suivant :
    J’ai eu la joie de connaître François Maspéro à deux occasions mémorables :
    - d’abord dans l’imprimerie où je travaillais, lors d’une menace de saisie de "La Cause du Peuple" : distrait par les prestigieux visiteurs (JP Sartre... et lui entre autres), il m’alerta que ma machine offset se déréglait ! : merci François...
    - plus tard je vins le voir pour lui faire un chèque de "remboursement" des charpadages que j’avais fait vers 1964, à "la Joie de lire", du temps où j’étais étudiant fauché...

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