lundi 12 janvier 2015

La vie, la mort, une histoire de la bêtise !

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Il était minuit, la nuit dernière. Je sais que cela fait un peu bateau de commencer un papier par « il était minuit » et non par « il était une fois », comme le veut l'usage. Mais que voulez-vous, il était minuit, je le maintiens. Parole de coucou belge, une relique chinée dans un Emmaüs pour trois fois rien, accroché au mur du salon qui nous casse les burnes 24/24 toutes les demi-heures, sauf au coq de basse-cour, un padoue argenté, qui lui emboîte le gosier plus qu'à son tour, voyant en lui non pas un objet utilitaire, mais un redoutable concurrent. Baptisé Rodolphe par mon entourage (merci !), pas à cause du plumage, que j'ai plutôt dégarni, mais d'une grande gueule qui, de l'avis général me ressemble et dérange la quiétude du voisinage habitant le quartier résidentiel qui jouxte le poulailler. Certains, je les connais, des nostalgiques de la France d'antan, celle qui dénonçait les résistants à la Gestapo, ont poussé leur courage jusqu'au coup de fil anonyme à la gendarmerie locale ou à la Mairie pour que l'on fasse le nécessaire afin de faire déporter ou simplement estourbir ce dangereux terroriste de Rodolphe…
Padoue argenté
D'ordinaire, Rodolphe tricote du cocorico vers les cinq heures du mat', ce qui est la norme chez ces volatiles hypersensibles, mais à minuit, plus qu'étrange, cela devenait alarmant ! Aurait-il, dans son si fragile sommeil, eu la chair de poule prémonitoire, imaginant l'imminence du coup de scalpel qui l'attendait ?... Son gosier ne faisant qu'un tour, il a multiplié des cocoricos frénétiques comme autant d'appels au secours, tant et si bien qu'à minuit trente, alors que j'étanchais une soudaine pépie, sans même entendre sa détresse, le chien s'est mis à grogner, puis à méchamment aboyer courant vers la porte dans un mouvement instinctif. On y toquait à l'instant, alors que le coq avait cessé de « chanter ».
Surpris et même carrément tendu je suis allé m'enquérir. Hirsute et triomphante, la Milice du quartier brandissait par les pattes le pauvre Rodolphe, à qui il manquait la tête. « Tenez, je vous rend votre bien. Qu'on ne vienne pas nous accuser de vol, faites-en un bon coq au vin ! », a dit le chef de meute, aussi remonté, mais en plus méchant que le coucou du salon, me remettant la dépouille de mon désormais ex-compagnon. Je l'ai saisie et promis que dès le lendemain j'irai porter plainte au commissariat. Ce que j'ai fait, mais les flics avaient d'autres chats à fouetter, m'a-t-on répondu !
Cruel destin !

Sous l'casque d'Erby



11 commentaires:

  1. Bonjour les caillardeuses et les caillardeux. Il y a des histoires comme ça, même si l'on sait jusqu'où elles peuvent aller, on a du mal à l'imaginer.

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  2. https://www.youtube.com/watch?v=T_oq1Z9l3U0

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    1. C'est cette chanson de Nougaro qui aurait bien accompagné le billet !
      Il n'est pas trop tard pour la rajouter en bas du billet : cela restera au moins en archives pour des visiteurs tardifs ! Qu'en penses-tu lediazec ?

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  3. VAL (Véritable Artisane Libre)12 janvier 2015 à 16:47

    Hello les caillégorgées et caillégorgés,
    Tes voisins sont contents, ils ont fait leur attentat à la grande gueule de Coq !!! Pauvre Beau Padoue Argenté de Rodolphe. Leur tête de porc à tes résidential'assassins cela fait longtemps qu'elle est coupée mais pas de la bêtise.
    Je suis Rodolphe (LoL)
    La bonne fin de journée

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  4. Coq illico alias Rodolfo tenait dans son bec un mage
    Marre de son ramage, il feind un plumage de r’nard
    Ho couroucoucou plâle homaaaaage
    Chante le Rodolfo pugnace
    Hou couroucoucou pale imaaaaage
    Phénix de ses bois , il est assurément
    Rien le lui fera lâcher son fromage.

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  5. Pauvre coq ! Ce n'était pas un afro mage, ni un cueilleur d'image, mais son ramage valait son plumage.....

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  6. J'ai eu une idée aussi con que celle de tes voisins, je l'avoue : fracasser d'un coup de marteau sur l'écran cet agressif coucou agité, qui m'empêchait de lire le texte !...
    Bon, j'ai trouvé le truc d'intercaler un carton de censure (jaune ou rouge, je ne sais plus) et d'arriver à bout de l'édifiant billet sur l'humaine connerie...

    Le p'tit poème de Martine fait-il une sorte de conclusion à l'histoire ?
    Mais la bestiole sans tête sinon sans queue a-t'elle été dégustée par un humain Rodolphe ? Ou par le renard du taillis voisin (ce qui fut le sort du Ferdinand-Dindon il y a quelques années?) ou l'as-tu offert à notre poulaille cocorico qui a d'autres chats à fouetter mais est amateur de vin-au-coq-en-prime ?...

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    1. On l’a offert à ses poules, non mais c’est qui qu’à pondu l’oeuf !

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    2. T’as pas vu Rémichhh pourquoi le volatile saute de droite et de gauche?
      Il y a ses deux couilles qui pendent en bas de l’horloge et entre moins cinq et midi cinq il y a midi qu’il cherche à éviter à tout pris.
      Il croit que les aiguilles sont une paire de ciseaux

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  7. En tout cas, un pigeon a vengé ton coq, Rodo.... cela ragaillardit !

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