vendredi 14 novembre 2014

J'ai mal et je n'ai pas honte de l'dire !


J'ai mal à l'Hexagone, plus précisément, à la façon dont la canaille politique le gouverne, l'envoie dans le mur,  avec un peu de notre complicité à tous, ne nous voilons pas la face sur ce point... Un mal de chien que je soigne avec un dégoût grandissant dont je ne guérirai certainement pas de mon vivant, comme tant d'autres avant moi. Je traîne cette foutue blessure comme on pousse le chariot des fantasmes dans les grands espaces de la misère : plein de promesses à l'arrivée, autant de vide à la sortie. Vide de cet essentiel dont l'ordure gouvernante te prive avec des pluies de mensonges. 
Le simple fait de vouloir surnager dans cette mer visqueuse, cherchant à explorer d'autres voies navigables que celles tracées par le pouvoir en dénonçant la corruption qu'il génère, devient aux yeux du financier cannibale, du gangster politique, du conformiste atterré, du journaliste à la solde, une offense à l'ordre établi, un délit punissable, passible des peines les plus sévères, celles-ci allant, selon les régimes et les contrées, du bannissement à la décapitation, de la torture psychologique à l'opprobre collectif, calomnie et rumeur faisant partie de l'arsenal sophistiqué avec lequel on fait d'un humain honnête un monstre...
Gouverner c'est mentir, détourner la masse croissante de mendigots de sa conscience, lui kidnapper l'esprit pour en faire de la bouillie. C'est faire croire à la bétaille que si on l'expédie à l'abattoir c'est pour mieux la célébrer 100 ans plus loin avec des « anneaux de la mémoire », trémolos dans la voix, nous enfonçant dans le crâne du « avant c'était pire », où le nom des suppliciés, pour une cause qui n'était pas la leur, sera gravé dans l'acier recyclé avec lequel on les a fracassés. Gouverner c'est fabriquer et diffuser de la chtouille jusque dans les coins les plus reculés de cette chose confuse qu'on nomme l'âme, qu'on chante dans les églises, pour faire de l'homme la limace qu'on écrase sans même y prendre garde. Gouverner c'est déclencher des guerres quand on veut et comme on le veut pour aller rapiner les trésors d'autrui, badigeonnant le tout du cachet criminel de la « noble cause » ! Gouverner c'est faire croire au gogo que la France, ou tout autre pays de tel ou tel bloc, est une démocratie indépendante et que gauche mitterrandienne, hollandiste ou jospinienne et droite nostalgique ce n'est pas du pareil au même !...
Un exemple ? Impossible ! Il faudrait au minimum autant d'espace que celui de la roue de la fortune mise en vitrine à Notre-Dame-de-Lorette pour énumérer les brigandages et la mascarade d'une commémoration !… Un tout petit exemple alors, sur l'affaire Jouyet-Fillon-Sarko et le gratin politicard dans leur foire foireuse de la fausse « guerre » entre maquignons sur laquelle la France qui bave, celle de la propagande et du décervelage massif n'a pas pris le temps de s'essuyer le menton des jours durant, tant elle postillonnait de la diversion !
J'ai mal au monde !

A lire chez Babel, ça sort du four


Sous l'casque d'Erby


9 commentaires:

  1. Bonjour les caillasseux-ses. Ben oui, quand on a mal, faut pas souffrir en silence, y a des limites.
    Superbe Erby !
    @ Rémi : message reçu 5/5, je prolonge Fauve en zyque du jour.

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  2. Constat véridique et bien écris
    Que faire????
    Se réveiller et se bouger !

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  3. Superbe indignation, Rodo ! "Ils" nous prennent pour ce qu'ils sont. C'est raté.

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  4. Je déplore autant que toi les pompeux monuments commémorant les "morts au champ d'honneur" alors qu'il s'agit de charniers d'horreurs.
    Je savais qu'il existe en France un seul, un seul!, monument digne, qui proclame "Maudite soit la guerre" (ou l'équivalent) dans un bourg dont le nom m'échappe. Je viens d'apprendre qu'il y a mieux: à Trélazé, près d'Angers, il n'y a PAS de tel monument, par refus municipal d'élus - les principaux électeurs locaux étant alors la population ouvrière des mines d'ardoises, syndiquée à la CGT alors anarcho-syndicale.
    J'apprends cela de mon ami Jacques, de Trélazé. Cet "ancien d'Algérie" - comme moi - a participé à Angers à un rassemblement pour la réhabilitation des "fusillés pour l'exemple" - cette horrible pratique terroriste "légale" d’exécuter de supposés déserteurs. Jacques - par ailleurs admirateur de Gaston Couté dont il monte des spectacles - a été entraîné à approuver le principe (vœu pieux!) d'un monument de cette réhabilitation, quelque part sur un site des carnages de 14-18. Et avoue que cela le rend perplexe, puisqu'il approuve la non-existence de monument aux morts à Trélazé !!... Bof, on peut vivre avec de telles contradictions, l'ami-poète Jacques!...

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  5. Réponses
    1. Merci de me rafraîchir la mémoire, raenmarie. Il paraît qu'une dizaine de communes auraient depuis plus ou moins imité Gentioux.
      Par ailleurs, me parvient de la 4acg (dont Jacques et moi sommes membres) la position de la municipalité de Rélazé de 1919:

      Le Conseil Municipal de Trélazé est opposé à l’érection d’un monument aux Morts de la guerre pour les raisons suivantes :

      1° Les Morts n’ont besoin de rien. Ils voulaient vivre. On les a fait mourir. Le mal est irréparable. Un monument n’y changerait rien.
      2° Les monuments aux Morts servent, en France à entretenir la haine contre les Allemands, en Allemagne à entretenir la haine contre les Français. Ils aboutissent donc à créer de nouveaux germes de guerre.
      3° Si les monuments qui s’élèvent un peu partout en France étaient vraiment un hommage aux morts on y lirait :
      Guerre à la Guerre
      Maudits soient ceux qui l’ont voulue et ceux qui l’ont prolongée ;
      Maudits soient ceux qui en font et en préparent de nouvelles.
      4° Les matériaux, la main d’œuvre et l’argent qui sont employés à faire des monuments le seraient beaucoup mieux à faire des œuvres utiles aux vivants, en particulier des habitations.
      Avec l’ensemble des sommes dépensées pour cet objet sur le territoire, on eût pu reconstruire un certain nombre de maisons dans les régions dévastées.
      Pour les raisons ci-dessus le Conseil refuse non seulement d’associer la commune de Trélazé à l’érection d’un monument, mais encore d’autoriser cette érection sur un terrain communal. »

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  6. "A la guerre on fabrique des hommes morts et, pour les camoufler, on les appelle des héros." (Alice Fernay dans son livre "Dans la guerre")
    Le Conseil Municipal de Trélazé a tout dit en quelques phrases.

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  7. Un superbe récapitulatif ici :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_aux_morts_pacifiste

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    1. Merci Erby, je répercute l'info à Jacques et à nos potes de 4acg. Au fait, je le rappelle 4acg c'est l'asso "Anciens Appelés en Algérie et Amis CONTRE la Guerre" (voir le site). On n'est que 250, mais bien plus actifs que les ringards asso d'anciens-combattants-fiers-d'eux... les pauvres !

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