jeudi 6 novembre 2014

Goncourt et infamies


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Le prix Goncourt a été attribué au 5ème tour du symposium annuel entre académiciens à Lydie Salvayre pour son roman « Pas pleurer ». C'est ça, pleurons en compagnie de ces pauvres espangouins qui ont tout fait dans le meilleur et dans le pire ! Des artistes, ces hidalgos ! Pleurons ensemble, 78 ans après la révolution espagnole, l'histoire grotesque d'un peuple qui rêvait d'un autre monde... Qui y croyait et le prouvait !… Pleurons le crime, la trahison, l'abandon, l'absurdité, et, surtout, la lâcheté de tous !... Mais pleurons les yeux ouverts, merde !
Pendant ce temps, ces incultes d'agriculteurs, au lieu d'aller festoyer dignement l'événement, lisant sur des monticules de tubercules des passages du livre primé, songeant aux heures glorieuses de la révolution agraire chère aux anarchistes ibériques, déversaient des hectolitres de lisier et autres encombrants dans la capitale et partout en Hexagonie pour revendiquer un patriotisme légumier que l'Europe et son larbin régional, l’État français, leur refuse. La seule chose qu'elle accepte sans broncher, comme un mal nécessaire, étant le suicide massif de ces hommes et de ces femmes pris en otage par la broyeuse bureaucratique et financière...
Alors que l'individu conscient milite pour la décroissance, l'Europe n'autorise et ne propage que celle de la disparition progressive de l'homme digne, de son travail et de sa vie !
Dare-dare, et simultanément, Manuel Valls, qui nous fait du sous commandant Sarko,  rallumant la mèche sur le nouvel aéroport de Nantes, cher à Jean-Marc Ayrault, alors que la mort de Rémi Fraisse au barrage de Sivens est encore dans tous les esprits, réaffirmait que le « projet aboutira » et se dépêchait de calmer les payses – on joue dans une autre catégorie ! – leur annonçant qu'une enveloppe de 3,5 milliards d'euro a été dégagée en leur faveur et que pour le reste, bureaucratie, paperasserie, etc., il s'en occupait personnellement...
Quel coquelet, le Manu !


Sous l'casque d'Erby

 

12 commentaires:

  1. Bonjour les caillasseux. Si vous avez les esgourdes qui sifflent, lisez le petit Sarko illustré Livre sur les "off" de Sarkozy : Audiard reviens ! La politique fait du cinéma !

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  2. Paysanne qui a été un temps co-présidente d'une asso de compta pour paysans "autonomes", j'ai eu l'occaz de travailler avec l'asso Solidarité Paysan... Et je sais ô combien, c'est la merde dans le monde paysan, parfois. Difficultés d'installation chez les jeunes, tandis que quelques agriculteurs céréaliers (il faut distinguer agriculteurs et paysans) raflent tous les terrains, endettement massif, burn out paysan, toujours plus de contrôles et évaluations, de normes, de l'administration, etc.
    Le suicide paysan 'et des agriculteurs englués dans le système), cela fait un moment que ça craint, ici ou ailleurs (en Inde par ex.)... Désespérant pour les travailleurs de la terre. Et la MSA qui prend 40% du ca... Et la Pac qui engraissent les céréaliers...
    Bref ! Voilà quelques "libres réflexions" à la suite de ce billet !

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    1. Ce sont là de belles "libres réflexions" bien dites...
      Dans le même sens, je crois, je donne les miennes, un peu plus bas ci-dessous.

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  3. Juste constat. Et que dire de la FNSEA, cette pieuvre qui domine ce monde-là, manipulant la multitude au profit des gros...

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  4. Le seul fléaux dans tous cela c’est le consentement des manipulés....Les arguments des convaincus.....

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  5. La gué-guerre mondaine (officiellement) et commerciale (réellement) du milieu parigot m’intéresse aussi peu que m'intéresse beaucoup la lutte de classes à la campagne nourricière, symbolisée par les pôles FNSEA-fric-agiculture-industrielle et vrais paysans respectueux de la nature, inventifs et combatifs, certes minoritaires (Confédération Paysanne, etc.) mais ouverts sur l'avenir, sur l'espoir grandissant de renverser Dieu-Fric...

    Certes la paysannerie, bien plus que la population citadine, est (via la propriété privée) presque toujours mélange imbriqué d'intérêts de classes divergentes, entre rentabilité-fric et authentique culture terrienne (dans les deux sens du mot culture!)...
    Certes des intérêts corporatistes ringards (cf. "l'amour de Pétain pour le paysan"!) viennent compliquer les choses (comme pour les corporations de camionneurs, etc.) en niant le mélange imbriqué d'intérêts divergents : on voit donc d'authentiques bosseurs agricoles de base - des prolos - défendre leurs patrons et leur lobbying, représenté par la FNSEA... : Et le merdier bureaucratique (État+Bruxelles) fait TOUT pour attiser la colère, la radicalité de ces luttes d'arrière garde...

    UN seul exemple : Barrage de SIVENS. Les agriculteurs-industriels du maïs sont POUR, avec la veule complicité du pouvoir local. Rémi Fraisse en est mort. Hé bien ces mêmes agricul-tueurs sont représentés par la FNSEA...


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    1. "Agricul-tueurs", mot bien trouvé ! Hélas, hélas...

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  6. L'illustration d'Erby : le choco BN, quelle déchéance, était nantais ! Il n'est plus grand-chose.....

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  7. VAL (Véritable Artisane Libre)6 novembre 2014 à 22:21

    Salut à toutes et tous,
    He bien oui tout est bon pour se remplir leurs fouilles et vider leurs couilles de saloperies( Fric, bénéfices, dessous de table où ça suce à tout va, et j'en passe et des meilleures) sur la populasse, les paysans, les artisans, les artistes, les gens tout simplement afin de réussir à nous faire taire ! C'est sans conter (compter pour eux) sur les boycotts qu'il va falloir que nous fassions : les BN turcs, le savon de Marseille chinois, les contrefaçons de médocs, et autres produits de grande consommation. Terminé le temps où nous faisions nos courses dans les hypermarkets, vive le marché où on rencontre des personnes qui pensent la même chose que nous, que le dialogue s'instaure et que les langues se délient (la langue de bois on a donné et maintenant c'est l'béton qu'ils nous servent). Bordel, nous sommes les plus nombreux (ses) et malgré tout on se fait bouffer par leur jeu. Personnellement j'ai ni les dés ni les jetons et tant mieux!

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    1. tu as verve poétique, ce soir chère amie ! : des fouilles aux couilles et de conter à compter, plus langue de bois à langue béton...
      En tout cas, tu n'as pas ta langue verte et vivante dans ta poche !
      A se rencontrer, donc de préférence, au marché où qu'c'est qu'on cause et dialogue vrai, dame !

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    2. Merci Val pour ce magnifique coup de gueule que je découvre. Si le cœur t'en dit pour une page, les caillounautes sont preneurs !

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