dimanche 19 octobre 2014

Place Vendôme, haut lieu de l'indécence

Lumière, détail - M art'IN
Il s'en passe du vilain en ce bas monde. Je note que notre capacité à avaler (et digérer) tout et n'importe quoi est impressionnante. La chose laisse perplexe.
Place Vendôme, lieu de récréation du cinématographe et symbole de la haute, « défigurée » par l'installation d'une espèce d'objet polymorphe dans le cadre de la Foire internationale d'art contemporain, que le passant découvre horrifié et qui fait jaser dans le landerneau.
Cette crotte artistique, gonflable et gonflante, œuvre d'un artiste de renom venu d’outre-Atlantique, Paul McCarthy, pouvant suggérer tantôt le braquemart de Shrek qu'un sapin de Noël de nouvelle génération, ou encore un champignon d'une espèce inconnue, dont l'installation a coûté la somme rondelette de 200 000 euros, a déclenché chez le passant une de ces fureurs dont le microcosme de la culture néo-totalitaire en a le secret.
Là où la chose devient drôle c'est quand, profitant de l'inadvertance du personnel de sécurité, généralement sous-payé, quelques audacieux l'ont dégonflée, déclenchant l'un de ces moments d'hilarité dont nous manquons tant par ces temps de déchéance. Tout cela est fort bien détaillé chez nos amis de WikiStrike.
Ce monde est malade. Très malade. Malade de sa politique, malade de son art. Malade de sa corruption. Malade de son regard et de son esprit. Malade de sa vie. De sa mise sous cellophane. De ce manteau transparent qui ne le préserve ni du chaud ni du froid, mais qui le conduit inéluctablement vers son néant.
Avec le coût de cette opération marketing Place Vendôme, combien d'artistes affamés, oubliés, humiliés à longueur d'existence, auraient droit à des expos dans des lieux autres que des halls d'hôpitaux ou des bouis-bouis où ne passent que des fantômes ?… 

Sous l'casque d'Erby
 

12 commentaires:

  1. Réponses
    1. Je ne saisis pas, honnêtement, étant donné vos idées, j'aurais pensé que cela vous aurait plu : transgression chez les très hauts bourges, sexualité débridée, progressiste. la fantaisie populaire, la vraie gauche, quoi.

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  2. Bonjour les caillasseux. Comme rien n'est moins sûr que l'incertain, je nous souhaite le meilleur dimanche possible. Pour la zyque je vous conseille d'aller faire un tour chez l'ami Radiblog

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  3. Salut Rodo, salut z'auzautres. Le gonflant vendômois a quelque chose de désespérant, j'espère que d'autres lui feront perdre sa (superbe ?). Presque aussi inexistant que certains monochromes.....

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  4. Excellent billet. Je prévois d'approfondir la réflexion...

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  5. De là à agresser le concepteur .....

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  6. L'art-business est à l'Art, ce que le lard est à la poésie ou à quoi que ce soit de gratuite beauté qu'il vous plaira, non mais

    Extrait des "dits de Mam'Michu", à paraître (gratuitement) sous peu !

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  7. Trop bien le Erby,
    Fort de constater que le père Noêl est plus un or dure que le tree dégonflant à chacun sa bulle

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  8. Amis, permettez-moi de vous faire découvrir le blog d'un autre ami, Joël Smolski, qui comme moi fréquente assidûment les billets du Monolecte. Le billet en question a un bel impact.

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    1. Vu, Jean-Claude. Blog à Jojo ajouté au répertoire, colonne de droite. Merci.

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  9. Je n'en suis qu'à la moitié de la lecture, à déguster avec attention, de ce long long billet : en voici quelques extraits :
    Bernard Charbonneau écrit en ...1950 :
    « Depuis toujours il y a des cultures et depuis deux cents ans, il y a des nations. »
    « La conquête coloniale a fait naître le sentiment national dans des populations, qui lui étaient absolument étrangères, et qui ne voient plus maintenant qu’un moyen de se libérer de l’Occident : singer ses plus grandes faiblesses. »
    « La société libérale a reconnu aux individus leur droit au vote, mais n’a pas reconnu leur droit à l’existence. »
    « Les facilités de la loi font oublier que, quelle que soit son origine, elle est en contradiction avec la liberté, car son principe est l’obligation. Ce qu’elle définit, il est désormais interdit à l’homme de l’inventer. Ce qu’elle ordonne, il lui est interdit de le choisir. Peu à peu l’individu perd le sens de l’initiative et prend l’habitude d’attendrel’impulsion de la loi. »
    « L’histoire actuelle n’est qu’un irrésistible processus d’aliénation, où l’individu moderne transfère sa pensée et son action à l’État. À la fin, seuls existent les Sports, les Beaux-Arts, la Propagande. L’être humain n’est plus qu’une survivance encombrante dans l’énorme appareil, dont il fut le prétexte. L’État totalitaire n’est pas autre chose qu’une concrétisation de la domination totale de l’homme. »
    « Le mal totalitaire n’est pas un fléau étranger, qui fondra sur nous à la fin des temps. Il grandit en nous en silence. Dans la vie quotidienne et dans l’esprit, ou plutôt dans l’absence d’esprit qui y préside. »
    « « Tout est permis ». Mais c’est parce que tout est permis à l’État que les individus doivent ignorer cette terrible vérité. L’État cherche à les enchaîner dans les liens d’une stricte morale.(...) La plus
    moralisante des morales, celle qui sert à maintenir l’ordre de n’importe quelle société. »

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