samedi 5 juillet 2014

Chasseur de fumée

Désenfumage 

Et se réveilleront les peuples endormis
A l’assaut des pourquoi, du profond de leur nuit
Ensevelis sous les sommes sonnantes,
Toutes parties prises
A jamais courantes entre leurs doigts transis
Leurs pétales s’ouvrent sur le gros temps
Cassant les doutes en buvant les gouttes,
de l’élixir menteur qui les enchaîne
souffleurs de vent, embobineurs pour nous fendre,
mieux crever nos cœurs tendres
Sous les fables et farandoles aveuglantes, saignantes
Nos sens étreints dans tendre, tendent leurs cous pour se pendre
Et saignent les larmes des fils de la terre
Et règnent les flammes de ceux qui en prospèrent
Il se réveillera le peuple endormi
A l’assaut des pourquoi, du profond de sa nuit
Du foot aux balles dans l’cul, toute crue la balle étouffe !





Sous l'casque d'Erby

NDDL

13 commentaires:

  1. Beau poème, Martine. Salut les Cailloux. Panne de paupière, provisoirement. On rigole, bientôt direction NDL et comme d'hab', je n'ai pas de bottes. Pourvu qu'il ne pleuve pas trop aujourd'hui. Demain çà devrait aller mieux.

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    1. Merci Babel et bon courage !
      C’est pénible les insomnies...

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  2. Je ne sais pas si NDL est en Bretagne mais ce matin, il pleut ... et pas qu'un peu !

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    1. Eh oui, c'est déjà la Bretagne. Là où je vais, c'est la ligne de partage des eaux entre le bassin versant de la Loire, et celui de la Vilaine.

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  3. Dans son sac, ou dans sa besace, le chasseur de fumée transporte des nuages protéiformes qu'il libérera au-dessus des pays où il ne pleut pas pour faire germer des graines de poésie qui n'attendent que quelques gouttes d'eau pour éclore !

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  4. Et la poésie réveillera le peuple endormi ! (c'est bon de se réveiller avec la poésie, mais qu'attend le peuple ? ;-))

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    1. C’est vrai qu’il est difficile de lever les paupières pour se rendre à l’évidence que l’horreur est là où on ne la voulait pas.
      Aragon écrivait
      "Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
      Sa protestation ses chants et ses héros
      Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
      A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime

      Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
      Emplissant tout à coup l'univers de silence
      Contre les violents tourne la violence
      Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue

      Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
      Un jour de palme un jour de feuillages au front
      Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
      Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

      Ah je désespérais de mes frères sauvages
      Je voyais je voyais l'avenir à genoux
      La Bête triomphante et la pierre sur nous
      Et le feu des soldats porté sur nos rivages

      Quoi toujours ce serait par atroce marché
      Un partage incessant que se font de la terre
      Entre eux ces assassins que craignent les panthères
      Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché

      Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
      Un jour de palme un jour de feuillages au front
      Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
      Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

      Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
      Des manières de rois et des fronts prosternés
      Et l'enfant de la femme inutilement né
      Les blés déchiquetés toujours des sauterelles

      Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
      Le massacre toujours justifié d'idoles
      Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
      Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou

      Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
      Un jour de palme un jour de feuillages au front
      Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
      Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche "

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  5. Merci de citer ce magnifique poème d'Aragon pour l'inouï poète Lorca...

    "Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue"

    Merci de ton poème, Martine. J'avais regretté - à l'ouverture - l'emploi du pluriel du verbe "réveiller", mais plus loin, tu emploies le présent, ce qui correspond mieux, je crois, à la terrible actualité... qui n'est pas sans rappeler la sinistre tragédie espagnole de l'époque de l'assassinat de Federico Garcia Lorca !

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  6. Actualité oblige, un Erby chasse l'autre. Reçu à l'instant dans la boitemel !

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  7. Magnifique Erby, et en prime la trouvaille de "l'Ayraut-Not", fallait l'faire !!

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