vendredi 20 juin 2014

Felipe le 6, fils de son père et roi d'Espagne

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Après près de 40 piges de règne, Juan Carlos, roi d'Espagne, a signé hier la loi de son abdication. Il cède la place à fiston, Felipe le 6, qui prêtera serment ce jeudi pour, si possible, lustrer un brin une maison crevassée par des scandales à répétition qui, dit-on dans le cercle très fermé des spécialistes en diadèmes, l'ont épargné à titre personnel.
Grand, beau, élancé, propre de sa personne, discret, gendre idéal, apparaissant enfin au balcon du palais royal en compagnie de sauterelle et marmaille, pour faire coucou à la masse, quelle belle histoire ! Filou veut perpétuer l'image de bonheur et d'équilibre familial que le populo était venue chercher pour un festival d'applaudissements. Il s'en trouve encore dans ce vaste monde de ces fracassés du bulbe, prompt à la prosternation, pour nous rendre encore plus misérables que nous ne le sommes déjà !
Pauvre de nous !
Devant les étranges lucarnes, vous connaissez ma téléphagie, ne serait-ce que pour entretenir mon masochisme, je ne pouvais manquer l’avènement !
L'apparition de Felipe le 6, après des longues heures d'attente, fut un instant grandiose, tant la miniature collait à l'original. La foule agglutinée, compacte, butineuse, joyeuse, émue, brandissant mouchoirs et chiffons divers se montrait aussi délirante qu'à l'ordinaire quand il s'agit de s'agenouiller. 
Certains avaient rappliqué de loin, à leurs frais, de bonne heure, faisant l'économie d'un sommeil précieux, supportant fatigue, chaleur, promiscuité pour loger au plus près de l'apparition, assez loin quand même pour ne distinguer du personnage que le modèle réduit. Quelle orgie ! Mais quelle indécence !
Les petites et les grandes chaînes de télévision, usines à décerveler, avec baveux spécialisés dans les breloques et la lobotomie des masses, chantaient louange, étaient aux anges ! Au-delà de Felipe le 6 c'est tout le système monarchique qu'on célébrait, le regret de sa décomposition qu'on soulignait.
Dans la cohorte des thuriféraires français, ils sont nombreux et nostalgiques, il y avait un certain Jean des Cars, rejeton de Guy et couse éloigné de la célèbre Sissi-taille-de-guêpe, spécialiste en noblesse européenne, notamment des familles de Habsbourg et de Grimaldi, qui graillonnait de l'éloge sur les « Grandes Maisons » d'Europe à faire gerber les restes du repas avalé il y a des siècles !


Sous l'casque d'Erby

11 commentaires:

  1. Bien vu, Rodo. Depuis des siècles, "les Grandes Maisons" sont les paravents des pires ennemis du peuple qui soient. Rien de changé depuis des croisades contre les Albigeois, ou contre les huguenots dont les campagnes que j'ai connues portent encore les traces. Rien de changé depuis la création de sociétés discrètes en vue d'exprimer du peuple jusqu'au jus de ses chaussettes quand il en a (je pense en particulier à un certain prince batave....). Non, rien de changé.

    Longue vie... aux "sujets" de ces gens-là.

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  2. Bonjour les caillasseux. Pas mal, de faire une pause de temps en temps. C'est qu'on y prendrait goût !
    Bonne journée à tous.

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  3. On ne tire pas sur une ambulance espagnole

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  4. Ayant perdu de l'appétit du masochiste qui sommeille en chacun, je n'ai pas d''étrange lucarne à ma disposition... Mais, toujours curieux du ''détail qui tue'', j'aurais voulu savoir si ROI-UBU était de la "Phêête", ainsi que son ministre le porte croc -à-"Phynances" (qui, ces temps, peut s'appeler FMI, BCE, ou Maître ETC-FRIC...)

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    1. Ayant lu le document "Bilderberg" dont l'ami Bab nous donne ci-dessus le lien (merci!), je suppute, comme dit l'autre, que Père Ubu et Croc-à-Phynances avaient mieux à faire que faire mumuse à Madrid... : leur royaume "de nulle part" est celui de la prétention à gouverner le monde. Il s'appelle, ces temps mauvais, Bilderberg"...

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  5. C’est curieux cette foule de gens qui ont la passion pour leur roi. Ce besoin d’un supra papa qui existe depuis l’aube de l’humanité et qui revient en force apparemment en Espagne maintenant que le peuple est tondu jusqu’à la moelle. Une grande volonté de croire a un dieu sauveur plutôt qu’à lui même. Es ce instinctif ? Es ce que cela fait parti d’un processus de survit ?

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    1. Je pense que, dans des conditions de stress,, de malheur, etc... le peuple réagissant comme un seul être retombe en enfance, et va se réfugier sous l'aile protectrice "de papa". C'est certainement une sorte de réflexe de survie, comme tu le soulignes, Martine.

      " Mère-grand, comme vous avez de grandes dents ! "

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  6. Babel a déjà répondu juste à ta question, Martine, mais à mon avis, on peut aller plus loin :
    Comme tout animal, je crois qu'il est NATUREL que le tout jeune humain ait BESOIN vital de sa maman, de son papa ou tout adulte. Puis il s'émancipe, vit sa vie, mais garde (en général) une tendresse (voire un amour) pour sa mère, père et autres "vieux"...
    Il doit (en très gros) y avoir une telle émancipation de la toute jeune humanité, qui a grandi (en culture, moyens...) depuis le temps des cavernes jusqu'à aujourd'hui (c.a.depuis la Renaissance, mettons) où l'humanité s'émancipe de sa protection de jeunesse : du paternalisme et du mâle Dieu-le-Père mythique...etc, dont par exemple le "gentil Roi-Protecteur".
    Et comme tout un chacun(e), en cas de coup-dur-de-dur, il peut y avoir des "au secours maman, au secours mon roi, au secours mon Dieu" : une régression mentale pour une partie de l'humanité, un peuple face à une crise dure. Ou, plus simplement, une conservation d'un rite ancien, par habitude, facilité, vague sentimentalité de gosse d'antan, qui perdure...
    Mais (toujours en très gros) la jeune humanité (par rapport à l'énorme histoire de la vie sur Terre!) arrive à l' âge adulte de s'émanciper: invente l'Anarchie = L'ordre(naturel) moins le Chef(parasite perturbateur)...

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    1. Et puis il y a autre chose ...Cela rend infantile à souait , c’est quand les sens sont bafoués ou séquestrés, quand l’être humain est privé d’art actuelle qui lui permet de se transcender , un bon film , une bonne musique, une belle oeuvre, un bon comique et autres... d’aujourd’hui, qui parlent des problèmes actuelles en suivant l’évolution de l’homme. Cela rend aussi petit enfant et esclave.....C’est connu depuis les années 40....

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  7. Bonsoir à tous. Lu remarques et commentaires.Journée fabuleusement belle. Avec tous ces humains infantilisés, qu'on martyrise par pur esprit sadique, tous à la recherche d'un père ou d'une mère, souvent les deux, j'ai l'impression, pour résumer, que les enfants de la terre sont tombés sur des parents plus proches de l'esprit Thénardier que de l'angélisme révélé par le bon sens humain ! Serions-nous à la recherche d'un Jean Valjean pour nous tirer de ce guêpier ?...

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    1. Ou à quêter le pertinent avis de Madame Michu : "Ah, ben, d'mon temps, s'pa..." ???

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