jeudi 19 décembre 2013

De Marianne à Jeanne et à Camille

Les "folles de Mai" de Buenos-Aires
Les mains de Jeanne-Marie

(…)

Ce sont des ployeuses d'échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval !

Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons !

(...)



Suite et fin du billet de présentation de la « libre pré-candidate à l'élection présidentielle ». Elle fut « Fille de tribu... Yapad'Yaka-Focon » (8 décembre) puis « Jeanne Moulin et la Justice Sociale » (14 décembre), la voilà passant de la Marianne statufiée dans nos mairies à la Jeanne-Marie de Rimbaud (il rendait hommage à 18 ans à la Commune de Paris, dès 1872). Et des audacieuses mains de Jeanne-Marie aux mains audacieuses d'actuelles Camille anonymes (prénom de femme ou d'homme), activistes à Notre-Dame des Landes !...


*

Il est temps de le révéler : Cette pré-candidate est imaginaire, symbole de centaines de réelles femmes valeureuses d'ici ou d'ailleurs. Femmes que je connais parfois très bien, souvent un peu moins ou de par leur seule réputation méritée. Elles m'ont inspiré mon portrait-robot (!?) de pré-candidate idéale, ainsi peut-être que mon miroir lorsqu'il devient magique au point de refléter la part féminine de ma personne !...
Ce sont là, pour moi, des modèles que ces femmes françaises originaires d'Afrique Noire – aussi bien du pays de l'ex-apartheid que de pays ex-coloniaux (portugais, anglais et surtout français). Ou aussi bien ces femmes « bronzées » (arabes ou berbères) venues du Nord de l'Afrique ou du Proche-Orient. Plus ces femmes d'origine européenne mais ayant longtemps vécu là-bas jeunes – cas de mes sœurs (et de moi-même), en Égypte. Cela fait un immense vivier pour le renouvellement des mentalités... dans un Hexagone replié sur ses rêves de grandeur dépassés. Vivier dont font partie bien sûr les populations (souvent métissées) des dits « départements ou territoires d'outre-mer »...
Il est tout à fait possible que cette audacieuse future candidate soit strictement d'origine européenne, pourquoi pas Rom ou Polonaise, pourquoi pas Alsacienne, Provençale, Corse, Basque, Bretonne, etc. Mais avec une trempe bien affirmée, via épreuves sociales endurées... qui contribuent tant à la lucidité ; à l'audace d'une telle aventure individuelle. Nécessairement très appuyée par un collectif solide, reflet nécessaire de la digne diversité nouvelle du peuple français...
Il est tout à fait envisageable, aussi, qu'une telle candidature soit impossible à lancer ou à mener à bien : le système politicien est verrouillé pour le confort des « professionnels du pouvoir d'État », valets conscients ou pas du vrai pouvoir, du système-Fric...
Beaucoup d'avis, exprimés par exemple dans des commentaires précédents, doutent même du bien-fondé d'une telle initiative. Puisqu'en effet il y a quoi à être rétif à tout pouvoir personnalisé, dans la cruelle tradition d'une France-Cocorico-Paris, avec sa hiérarchie pyramidale, etc. Mais l'expérience mériterait d'être tenté, ne serait-ce que pour éveiller les consciences, dans le contexte d'une indignation croissante, face aux inégalités sociales de pire en pire. Qui entraîne les campagnes contre « les Grands Projets Inutiles et Imposés » et des phénomènes locaux très positifs comme celui-là, pour conclure par cette note d'espoir, d'avenir :

Notre Dame des Landes une école de la liberté (
d'après Emmanuel Daniel, « Reporterre », 16/12/13)

(…) La « Zone d’aménagement différé » est une étendue bocagère de près de deux mille hectares censée accueillir le nouvel aéroport du Grand ouest et que les opposants ont rebaptisée « Zone à défendre ». Habitants historiques de la zone, paysans, militants venus de toute l’Europe, ils sont entre cent et trois cents personnes à occuper le terrain afin d’empêcher le début des travaux. Mais cette « zone libérée », comme la qualifient souvent les Zadistes (surnom des occupants), n’est pas qu’un territoire en lutte.(...) « Du maraîchage à l’informatique, ici tu apprends de tout, tu évolues à une vitesse folle » (...). « Tu es obligé d’apprendre. On te montre, puis tu fais tout seul », lâche JM-Camille, ancien cadre commercial qui a troqué son costume pour une veste en cuir usé et son salaire confortable contre un pin’s « anarchie ».(...) Jé-Camille, lui, s’est lancé avec quatre autres débutants dans la production et la vente de fromages et produits laitiers à prix libre. Formé auprès d’un agriculteur du coin, qui leur prête les vaches, il souhaite avant tout « se réapproprier les savoirs et les savoir-faire » car pour lui « c’est d’abord ça l’émancipation ».(...) « Ici on n’a rien, donc tu comprends vite que tu dépends des autres. L’autonomie passe par le collectif », analyse un ancien militaire-Camille présent sur place depuis trois ans.(...) Pour Jo-Camille, ancien ouvrier agricole, cela suffit à « créer un sentiment d’appartenance ». (…) Des producteurs vendent leur production à prix libre. « L’idée n’est pas de faire des bénéfices, nous sommes dans une logique d’entraide » (...) « Tu peux mettre de l’argent dans la caisse, mais aussi du tabac ou des services. L’autre jour, quelqu’un a proposé un massage en échange de fromages, c’est génial (…) Ça permet de créer de l’échange et de se rendre compte que chacun à des compétences ».

Ne pas tomber dans le panneau

« On nous a inculqué un schéma de pensée attaché à une autorité supérieure depuis l’enfance, que ce soit à l’école, en famille, dans le sport ou dans le travail.»(...)
Dans ce bocage, les zadistes apprennent aussi à se « libérer de la maladie humaine de la propriété. (...) Ici, tu es presque obligé de changer tes méthodes avec des gens qui sont dans le partage et dans le collectivisme ».
Pour remplacer la notion de propriété lucrative qui guide aujourd’hui nos rapports, on propose de généraliser la propriété d’usage, principe qui veut que l’usager d’un bien (une maison, un manteau, un outil) en ait la propriété et qu’il le libère une fois qu’il ne l’utilise plus.


Épilogue : Debout les Jeanne et les Jean, les Pierrette et les Pierre, les Aïcha et les Aïch, les Camille et les Camille !...

Sur le sujet :

Si vous ne respectez pas l'existence...



Flash mob à Lannion


Sous l'casque d'Erby 


10 commentaires:

  1. Ah qu'elle est belle, ta candidate, reflet doré de l'imagination, plus resplendissante que les soleils de l'univers ! Femme engagée, dégagée des conventions, femme qui va de l'avant en criant Suivez-moi sans se retourner, femme qui sait que son combat est juste et bon. Femme, enfin.

    22 frimaire an CCXXII, un nonidi jour de l'olive, Rem* a posé une belle étoile sur son i.

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    1. A propos d*étoile... Gui*llaume Apolli*naire écrit quelque part : "Il est grand temps de rallumer les étoiles"...
      Et, dans un poème clandestin de la Résistance, Jean Cassou écrit en 1944 : "les poètes un jour reviendront sur la terre"...
      Ici, je me suis plutôt appliqué de rallumer la belle tradition des contes populaires : "Il était une fois... (une candi*date)"...

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  2. Bonjour les caillasseux. Temps "positifs".
    A présent que nous connaissons les caractéristiques de cette entité polymorphe - en réalité une parcelle de chacun de nous - le plus difficile reste à faire : prendre conscience du travail que chacun doit fournir pour que la représentation physique de la candidate soit le reflet d'une volonté commune, puis, entreprendre un travail de reconstruction personnel pour désapprendre tout ce que les institutions de cet ordre pourri nous a mis dans la tête depuis notre naissance pour bâtir un modèle de société civilisé d'où seront bannis le crime, la cupidité et l'esprit de compétition, bref, mettre à bas la notion même de l'Etat !
    Au boulot !

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  3. Ce matin, le Cénobite, comme très souvent, s'attarde un brin sur les fondamentaux et c'est réjouissant :
    J’ai la mémoire qui flanche… . Pas tant que ça !

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  4. A peine naissante , la voilà morte...Merde !

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    1. Allons, allons, M art IN, elle n'est pas morte, tu le sais bien !!! Elle est p't'êt' en train de naître... Il est p't'êt' en train de naître... Elle s'appelle p't'êt' Martine... Il s'appelle p't'êt' Martin... Elle ou Il, son prénom est p't'êt-ben Camille, de Notre-Dame des Landes...

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    2. ... et à propos d'une Camille de la Zad, M art IN, il y a dans le dernier lien ("si vous ne respectez pas l'existence...") un singulier portrait d'une femme qui pourrait être, comme toi, sa sœur, la candidate rêvée, la "bonne fée" de mon conte de fin d'année !

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  5. Si mon"reportage" se termine en conte de fée... c'est que les fées existent. Mieux que les "Présidents..."
    La preuve, il y a une actuellement en visite chez moi, à qui je prête mon * pour, avec sa baguette magique (euh, le clavier : c'est plus pratique) écrire ceci :

    Merci mon Amimoureux, mais je ne suis pas une fée mais une bonne sorcière, qui veille à faire du bien autour d'elle. Moi c'est VAL, Véritable Artisane Libre, tatoué d'une Virgule, d'un Accent et d'une Larme pour porter haut et fort les symboles de l'Anarchiste que je suis. J'ai été Jeanne Moulin mais je redeviens moi-même avec les piqures de Rappel que l'on prend grâce à Rém* (Vive Vaxigrip), nous avons inventé le vaccin anti-con mais c'est pas rentable, et putain y'a pourtant matière à faire un collectif. Nous avons maintenant une idée du Monde tel qu'il devrait être, (les cons ne cherchez pas vous n'avez pas le verbe !!!) Alors en avant, l'avenir est devant 2014 sera une année charnière. Et en route vers de nouvelles aventures !!!!!!!!!

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  6. Serait-elle efficace à la Présidence avec ces institutions ? J'en doute. Pas d'homme providentiel, ni de femme providentielle..

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