lundi 2 décembre 2013

Con-sensus & con(m)-promis

Con-sensus & con(m)-promis « Fous-moi la paix, merde !... » : Qui n'a pas entendu et dit cette expression ? Ce n'est pas original et je viens de l'entendre au bistrot, entre deux poivrots : brève engueulade contre celui qui osait rompre le consensus très implicite du comptoir : ici on boit, on cause et on paie, on ne fait pas d'étincelle de discorde... « Allez régler vos différents dehors ! », lance le patron, si besoin... Ce différent est dissensus et « avoir la paix » consensus, en langage savant (cf. note).
Contrarié de ne pouvoir m'exprimer, j'étais sorti prendre l'air, suite à mon dissensus d'opinion sur ce que j'entendais à la radio : un pseudo-débat sur la presse écrite. Sa conclusion ? « A part la presse d'opinion (en agonie méritée) la vraie presse (en difficulté) est non-idéologique, consensuelle. » Et j'aurais répondu : qu'est-ce consensus non-idéologique sinon une idéologie ? Laquelle, hypocritement, se pare d'« objectivité, réalisme, professionnalisme, souci du lectorat moyen », pour, en fait, obéir au FRIC !

*

A peine rentré de mon bol d'air, je me reprends la tête à écouter (radio encore) les consensus-dissensus de EELV en congrès. Débats houleux et là aussi biaisés par ce pseudo-réalisme. Celui de « peser » comme Parti auprès des « grands », avec toutes les compromissions que l'on sait (PS, Bruxelles...) si contraires à la vraie Écologie Politique... si réaliste et urgente !
Non, cette Écologie-là, la vraie, n'est pas plus réductible à un Parti que ne le serait la Vie s'incarnant dans un « Parti de la Vie », hors duquel on ne serait pas vraiment vivant, toi ou moi !
La vie, aujourd'hui si fragile, est en dissensus avec le mortel Business. Contre ce pouvoir de mort programmé (par folie de nature), qui manipule tant les pouvoirs publics (« démocratiques » ), la vraie Écologie est mouvement d'idées et d'actions, MOUVANCE animant (= rendre vivant) l'avenir social d'une humanité en péril mortel : cela est la lucide visée libertaire...
On est bien loin des magouilles politiciennes d'arrière-garde d'EELV et de leurs cuisines internes : Le Parti Vert fut fondé en France par René Dumont, qui serait le premier à fuir ce panier de crabes actuel des Pascal, Vincent et autres Cécile... Beaucoup, beaucoup « d'écolos » (j'en suis) ont claqué cette porte. Qu'y font encore des « figures historiques » comme Yves Cochet, Alain Lipietz et, surtout, des milliers de militants en dissensus éternel avec « les chefs » ? : laissez donc pourrir ce vulgaire Parti-comme-un-autre, rejoignez la vie, son mouvement informel libertaire d'avenir... Vous savez bien que la prise de conscience écologiste se diffuse partout : mille chantiers sont en cours partout, toujours hors de ces moules politiciens vendus au FRIC.
Bien sûr la direction d'EELV d'après congrès va se féliciter du consensus obtenu d'entre tendances en dissensus, par compromis subi. Alors, toi et toi, mon ami(e) encore égaré(e) là dedans, tu « fais pas le con, promis » ? Fais le pas dehors, claque la porte !
Prends l'air !

NOTE : Pour Christophe Pacific, « Le consensus comme fin nécessaire /…/ est un poison démocratique. Si nous voulons le considérer comme un moment qui survient après un dialogue, dissensus inclus, il faut alors le nommer autrement, car d'un dissensus ne peut émerger un consensus mais plutôt un compromis, provisoire ou définitif ou encore une démonstration, une persuasion réussie.»

Lien sur le sujet :
Bouge de là



Sous l'casque d'Erby


Tatoo pour plaire

15 commentaires:

  1. Le premier lien (Écologie Politique) a 2 mérites :
    1- l'image de la bille terre est belle et ressemble - comme 2 gouttes d'eau! - à la belle image qui ouvre ce billet, dans laquelle il semble que la goutte d'eau se prépare à faire dissensus définitif avec le Vert bout de feuille...
    2- la grande pertinence de la plupart des commentaires qui suivent l'article... et le démolissent à juste titre :

    Effectivement ce pseudo "Manifeste pour..." (un de plus!) n'a rien de l'Écologie Politique réelle, à base scientifique, basée sur "les fondamentaux" (les données fondamentales : géologie, climatologie, démographie...) et les folies du système-fric aveugle. L'Écologie Politique (cf.R.Dumont, etc.) n'est sûrement pas basée sur le "ni-ni" politicien, mais AILLEURS : là où est la réalité de notre bille-terre et de l'humanité, dont l'élite-Fric (minuscule en quantité) est le prédateur mortel...
    Les commentateurs de ce très médiocre article y reviennent souvent et justement : contre la bombe infernale de cette folle engeance (pouvoir-fric, tout nucléaire, tout policier, etc.) la réponse est la SAGE écologie-de-base : préservations géologique, climatique, démographique... et justice sociale, révolutionnaire !

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    1. La Note au pied de l'article éclaire le tout de fort belle manière. Aussi belle et fragile que l'image qui l'illustre.

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  2. Bonjour les caillounautes. Temps rouges, temps noirs, temps verts... de rage.
    Consensus, la belle trouvaille ! Il est des termes comme ça que l'on dégaine à la diable pour se donner une contenance, une allure civilisée, tout comme mettre de l'eau dans son vin, à la fin ce n'est ni de l'eau ni du vin, mais tout le monde a l'air content et quand on est content... Tout pareil que le terme de "maison close", alors qu'il suffit de toquer à la porte, les poches bien garnies de fric, pour que le mystère se dissipe par enchantement. De même pour l'écologie parlementaire qui me fait penser à cet écriteau lu sur l'étal d'un poissonnier sur un marché : "poisson bio pêché dans la mer"... Tout comme celui qu'on pêche aujourd'hui dans le Pacifique après la catastrophe de Fukushima ?...
    Très bon papier de l'ami Rémi. Comme dirait Erby : "il a Tatoo pour plaire" !

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    1. Oui je suis content... y compris que tu te foutes discrètement de moi, de ma pratique (même au bistrot!) de mettre de l'eau dans mon vin... pour contenter mes papilles (par le goût du vin, qui reste présent!) et mon estomac ulcéré... qui préfère l'eau !
      Et je suis content, d'abord, de ton soin pour la parution de ce billet d'humeur, de la goutte d'eau de l'illustration aux liens mis, dont le premier est plutôt vin-aigre (voir mon commentaire ci-dessus)...
      J'ai envoyé mon texte à une amie locale qui était partie à ce congrès pseudo-écolo et m'a donc indirectement motivé à l'écrire.
      Je propose à qui connaît de tel phénomène (à la fois embringué dans ce parti pourri et pourtant bien sympa et sain) d'en faire de même...

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    2. Je te rassure, Rémi, moi aussi je mets de l'eau dans mon vin. Pas beaucoup, mais quand même. Le premier lien m'a surtout semblé intéressant par les commentaires qu'il a suscité... Un autre lien que j'aurais pu ajouter, que j'avais déjà partagé il y a quelques jours dans la boîte à cailloux, et qui abonde dans le sens de ton propos est celui de Fabrice Nicolino que voici : La déroute de madame Voynet

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  3. Je suis raccord avec toi mon rémichhhhh et il est bon de mettre un peu d’histoire dans tout cela afin de remettre les pendules à l’heure; bordel de merde !!!.
    Le caca, c’est la terre !
    Allez les chaussettes vertes à l’abordage ! Il faut reprendre les rênes de la vie!!!!

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    1. Dans Altermonde-sans-frontières, la pensée du jour datant de hier était celle-ci :
      "Vous ne possédez rien en dehors de quelques centimètres cubes de votre crâne" (George Orwell). Même cela me semble exagéré !

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  4. en tout cas aucun différend entre les cafards et les caillouteux qui trainent ici.
    PS: juste pour info et du côté de chez moi, on monte une liste EELV/ Front de Gauche pour les municipales. Les Caphys en sont of course !

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  5. je viens de me "payer" les 25 minutes du film sur René Dumont. Son message d'expérimenté homme de science (agronomie africaine notamment, mais aussi rizières asiatiques, Nordeste brésilien...) et d'homme engagé est tout à fait d'actualité (surtout la fin où il parle du XXI° siècle mal parti)...
    Je l'ai connu vers 1963 dès son 1°livre à succès "l'Afrique Noire est mal partie", puis personnellement dans les quelques cours universitaires (65-66) qu'il donnait dans un "institut du développement" dont la moitié des étudiants étaient africains ou latinos. Cela se transformait vite en assemblée-débat pas du tout académique... et il fut donc "remercié" par les pontes. Revint encore pour des réunions de bistrot du quartier latin...

    Puis il y eut Mai 68 : c'est dans cette nouvelle donne que, plus tard, se lança "Le Parti Vert" avec "l'ancien" comme effigie pour l'élection présidentielle. Il a convenu après cet épisode raté que c'était une aventure fragile que ce parti... et cela a abouti à la mésaventure et dérive actuelle, un ratage complet... : l'action politique positive, désormais, ne peut se faire que "hors cadre institutionnel" des partis-compromis, élections encadrées, etc. : je crois pouvoir affirmer que la pensée profonde de René était vraiment libertaire. Et reste utile, donc...

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  6. Sur le blog Couleurs d'Aencre ce jour il y a plein de pépites palpitantes. Entre autres une remarque acidulée à souhait sur "les écolos à la sauce jacobine" (un truc comme ça) qui cadre bien avec mon billet...
    Mais il y a en finale une vidéo-bd de 3 minutes et quelques, intitulée MAN, j'vous dis qu'çà : tout est dit sans un mot ! ! ! !

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    1. Excellent, en effet. Lien ajouté au pied de l'article !

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    2. MAN : superbe résumé de la folie humaine ! J'adore la fin ! Prémonitoire ?!

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  7. D'accord sur "Man", R*B, à une nuance près, finalement de taille...: si nous sommes presque tous atteints de folie douce, genre (pour toi) être créatif en crobars géniaux ET être passionné d'astronomie,.., il n'y a qu'une infime proportion de l'humanité qui soit atteinte de cette folie furieuse de tout péter de la vie terrestre... Le HIC est que ceux-là (guerriers, etc.) sont manipulés par une infime proportion de cette déjà infime minorité de fous furieux : Mais ceux-là sont les banquiers et business men au POUVOIR. Ici symbolisés par le "MAN" qui affiche son "WELCOME" de fou-furieux-fou... ET qui mérite donc bien de finir sous les talons d'extra-terrestres (moches, en prime) !

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  8. "Le monde est si nécessairement fou que ce serait être fou par un autre coup de folie de ne pas être fou"... J'ai toujours adoré cette "Pascaline" et ça ne me dérangerait pas d'être aussi moche que ces extraterrestres pour finir la besogne !... ;-)

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