vendredi 6 décembre 2013

Ça bouge en Centrafrique

M art' IN
Une pensée pour Mandela

Un point géographique sur une carte. Point noir qu'on blanchit à coups de mensonges. Pour l'occidental, soucieux du plan retraite à nourrir et de l'objet collector à vendre sur le site le BonCoin, l'Afrique est loin des urgences qu'il doit gérer entre un week-end à la Baule et des vacances aux sports d'hiver à négocier au bon tarif.
Quand je dis ça bouge en Centrafrique, je veux signifier qu'en réalité l'Afrique n'a jamais cessé de remuer nos consciences, de crier sa détresse, de dénoncer les crimes dont elle fait l'objet dans l'indifférence générale, ni de montrer les traces des hectolitres de sang absorbés par son sol pour le profit d'une classe coloniale, au nom d'une seule loi, celle du plus fort. Un acte de piraterie qu'on présente dans les livres scolaires comme une action généreuse de la part de la civilisation chrétienne.
Feu vert vient d'être donné par l'ONU autorisant la « force panafricaine et des troupes françaises à faire usage de la force pour protéger les civils ». Grand alibi destiné aux gogos que ces « civils » qu'on met en avant comme gibier dur à la cuisson, mais parfaitement comestible.
Sous l’œil gourmand des caméras, on montre des civils morts par centaines, pourrissant au soleil, les mouches voletant autour des corps, le commentaire indigné, les blessés attendant leur tour devant l'hôpital de l'Amitié pour se faire soigner, montrant au monde à l'heure du repas un spectacle révulsant pour le conduire gentiment à accepter l'idée d'une intervention urgente pour le bien de ces sous-hommes. Pendant ce temps dans le feutre des laboratoires financiers on met la dernière main à la stratégie, on avance des thèses selon lesquelles il s'agit de « conflit interethnique » à caractère religieux entre sauvages chrétiens et barbares musulmans... Mensonge, bien évidemment, mais suffisamment crédible pour que l'opinion le prenne pour argent comptant.
La réalité étant bien sûr plus prosaïque et régulièrement dénoncée par ceux qui en connaissent le piège : on monte les uns contre les autres, on arme tout le monde, on attend que la chose soit cuite à point et in fine on célèbre la victoire du plus fort au milieu des survivants réjouis, arborant des drapeaux multicolores pour remercier les sauveurs !
Le reste ? Des questions, beaucoup de questions... et une réponse, invariablement la même : La République centrafricaine, comme le reste du continent, est riche en uranium, en pétrole, en or, en diamants et en bois...
Comprenez-vous en quoi consiste cette « mission humanitaire » chez nos frères africains et en quoi elle se révèle juteuse ?...

Sur le sujet :
Le bilan s'alourdit à Bangui
Madiba, au revoir !


Sous l'casque d'Erby

RIP Mandela...

13 commentaires:

  1. L'Afrique, notre Mère à tous, continue à voir ses enfants se déchirer autour de ses mamelles trop généreuses. Et quand l'un d'eux, plus sage, s'en va, c'est comme le signal pour un conflit encore plus sanglant.

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  2. Bonjour les caillounautes. Respect donc pour Mandela, cet homme fort et droit.
    Pour ceux qui ne sauraient pas Madiba n’est pas un surnom donné à Mandela, c’est son nom de clan. Il faisait partie du clan Xhosa et ce nom a une signification particulière en Afrique du Sud. Les noms de clan sont plus importants que les noms ou les prénoms, car ils font référence aux ancêtres. Appeler Nelson Mandela «Madiba» était un signe de profond respect.

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  3. Nous assistons encore à un nouvel épisode du colonialisme. Cela me penser au bouquin de Ryszard Kapuscinski, Ébène, aventures africaines.

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  4. Le blog "Pensez Bibi" évoque le terrible livre "Des hommes ordinaires" en écho à la mort d'AuSSarès-comme-SS...
    Ce livre décrit la barbarie de simples flics allemands du temps nazi, notamment des 500 d'une brigade qui fit en Pologne 83.000 morts, juifs-donc-barbares.
    C'est "contre la barbarie" d'autrui que l'on devient barbare, tortionnaire en Algérie, sous les ordres des MaSSu e autres AuSSarès. C'est "contre la barbarie des sauvages africains" qu'Hollande-l'Humaniste-poil-au-kyste envoie son expédition coloniale "pacificatrice", qui va rajouter guerre à la guerre. Ton billet, lediazec, est clair.
    Il est clair que Madiba sut désamorcer l'immense barbarie de l'Apartheid et l'abattre... avec et surtout sans barbarie vengeresse, pire. "L'icône" Mandela a ses iconoclastes - j'en suis - mais il n'est pas le jour d'y venir, à sa mort, alors que s'enclenche cette X° expédition en Centre-Afrique. Alors qu'entre ce pays et l'Afrique du Sud s'étend l'immense Congo, proie de toutes les barbaries d'entre business men...
    Qui, dans l'ombre, profitent des pagailles et guerres, partout et toujours, comme dans l'Europe des années 1920, l'Algérie et toute l'Afrique des années 1950 à... ce jour!

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    1. On peut comprendre, Rem*, les motivations qui poussèrent ceux d'Action Directe à commettre des crimes (qui restent des crimes bien entendu) : on les comprend d'autant plus, quand cent fois, mille fois plus de crimes (dits d'État comme si c'était un brevet de civisme) se perpètrent chaque jour dans le monde. Un crime reste un crime. Donc nos présidents successifs sont presque tous des criminels. Qui les traînera devant les magistrats pour répondre de leurs actions ? (même à titre posthume).

      Pour AuSSareSSes, Rem*, je pense que tu te trompes d'orthographe, et son nom n'en est que plus sali. Lui qui apprit aux américains à torturer les défenseurs des peuples sud-américains. On ne saurait trouver meilleure référence, que celle de professeur à l'école des Amériques de sinistre mémoire.

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  5. Quel homme ce Mandela ! Il a su rester vivant tant qu’il a pu....
    Pourvu qu’il y en est d’autres !

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  6. superbe portraits, superbes couleurs !

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  7. Sympa, les amis de La feuille charbinoise qu'on remercie pour ce coup de projecteur :
    Un bric à blog et ça repart !

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  8. Lis ou écoute Bernard Lugan, ça te fera du bien ! Mandela : caution noire du lobby juif ! La'Afrique du Sud est dans un état épouvantable. Vous, les gauchos, vous n'avez pas yeux en face des trous !

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  9. Le commentateur ci-dessus qui nous balance du "vous, les gauchos..." serait bien content d'avoir ici le dernier mot.
    Moi, je ne sais pas où il a les yeux, mais il doit avoir un bâillon par dessus, cet amateur d'étiquette dédaigneusement balancée. Alors je vais lui en balancer trois, d'étiquettes, marques de fabrique de son bâillon aveuglant, à lui de choisir :
    nationaliste, anti-sémite, facho...
    Ce sera tout. Et s'il sur-enchérit pour avoir le dernier mot ? Un haussement d'épaules suffira !!

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    1. Rémi le veilleur ! Eh, oui, les fachos jouent les insomniaques, la nuit leur va si bien...

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    2. Bonjour le lève-tôt lediazec, l'avenir t'appartient ! Et il nous appartient à tous et chacun-chacune de réaliser pas à pas l'utopique anarchie !

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