mardi 19 novembre 2013

Tireur de « Libé », y a du sang sur le clavier

Erby
La France est en état d'alerte maximal : un gus, dont on ne sait rien, un anonyme, un cinglé-malade, comme nos sociétés en génèrent à la pelle, a fait irruption dans les locaux du siège de Libération et s'est mis à sulfater à l'aveugle blessant grièvement un jeune assistant photographe plongeant dans un traumatisme profond des salariés de la presse à opinion. Dingue, non ?!
Dans la foulée de cette agression inexplicable, l'homme a changé de quartier et s'en est allé tirer à « trois reprises » sur une succursale de la Société Générale dans le quartier de la Défense. Après quoi, l'acharné - on suppose qu'il s'agit du même quidam - a pris en otage un automobiliste pour revenir à Paris poursuivre on ne sait quelle folie... Diantre !
Plus qu'il n'en fallait pour que médias et poulardins, en tenue de maquis, nous sortent le grand jeu : appel à témoins, gyrophares et sirènes, courses folles dans les rues de la capitale, plongeant le téléspectateur dans les coulisses du tournage d'un palpitant épisode de la série « Commissaire Navarro ». On se bouge, les mulets, le Préfet est sur les nerfs et, au-dessus, il y a Manu, le patron de l'Intérieur !... Ça va valser !
Le signalement du foldingue reste vague, mais assez précis pour faire chauffer la cabane à frites : taille oscillant entre 1,70 et 1,80, cheveu poivre-sel, barbe à la Gainsbourg, veste trois-quarts kaki, pull vert et doudoune sans manche, ainsi que des baskets vertes à semelles blanches.
Regardez le bitume, citoyens, tout va bien, la société et sa représentation politique et policière s'occupent de votre sécurité, à condition que vous filiez un coup de patte. Après tout, c'est de nos impôts et de notre mourance dont il s'agit. Nos autorités ont la main sur cette peur vicelarde qui nous tient collés au coin comme écoliers bonnet d'âne. Pour l'heure, on oublie tout, chômage, précarité, agios, mendicité, colère, revendications, tout ! On se concentre sur le seul danger qui compte : la chasse au fou !
Numéro vert, numéro rouge, sont à notre disposition pour signaler du suspect, pour neutraliser le danger, celui grâce à qui la bécane ronronne comme à sa sortie d'usine. La société doit protéger les autorités qui nous protègent. Pour mettre hors d'état de nuire ces fous dangereux qu'elle fabrique et les empêcher de faire les fous-fous dans les lieux publics, d'exprimer colère, ressentiment ou haine contre une société qui formate et étouffe.
C'est Vol au-dessus d'un nid de coucou, anesthésie, tranxène et tombeau ! Ce type est fou ? Oui. Mais qui a fait dérailler la machine à vivre qui palpitait en lui avant qu'il n'en perde le contrôle ?...
Dormons à poings fermés braves gens, l'Autorité veille, le mouchard surveille et les dingues n'ont qu'à bien se tenir !


Lien sur le sujet :

Sous l'casque d'Erby

Cupidon et... des putes hé !?...


10 commentaires:

  1. Bonjour les caillounautes. Temps de diversion.
    Pendant que le pays est pris en otage par la série policière décrite ci-dessus, "l'adversaire de la finance" décrète en catimini l'amnistie des banques

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  2. L'ÉTAT A PEUR
    De nous tous. "Ils ont des millions, nous sommes des millions". L'État sait que la réputation de sa tête est plus qu'au plus bas, donc il fallait bien réagir. Cette folle équipée d'un tueur me rappelle, toutes proportions gardées, le dégommage des TROIS tours de Manhattan il y a douze ans et demie. Pendant ce temps-là les lois liberticides peuvent tomber et les gouvernants se protéger derrière un écran de fumée.

    Pour le premier décembre le Front de Gauche appelle à se masser en direction du portique de Bercy. Histoire de mettre mal à l'aise la tripotée de trèèèèèèèèès hauts fonctionnaires qui officient là. Test décisif pour "compter les troupes". On peut imaginer que le gouvernement ne tient pas du tout à voir s'agglutiner ceux qu'il n'aime vraiment pas. Pensez donc : des citoyens de gauche ! A la fois la peste, le choléra, et le rhume des foins. Pour un homme seul comme prétexte, ils seraient bien capables de décréter l'état d'urgence, ce qui bloquerait toute manif !

    Le héraut du Prince est aux abois, le prince lui-même a une tête de mauvais aloi, l'Intérieur est toutes voiles dehors, la Finance en est à tirer des bords, cargue les voiles moussaillon, çà va tanguer ! Poussons les hauts cris.

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  3. Réponses
    1. Les députés ne seraient-ils pas des autodéputés ? Des représentants des personnes qu'ils estiment le plus : eux-mêmes ? Et rien d'autre, bien sûr....

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    2. J'ai pas très bien saisi. Le titre de l'article en lien dit que les députés rétablissent le cumul des mandats, alors que l'article dit qu'ils rétablissent la liste des fonctions incompatibles avec un mandat de sénateur ou de député, que le Sénat avait supprimée. Le titre semble donc contredire l'article, et les députés, en fait, ont rétabli le maigre non-cumul des mandats qui avait été proposé à l'origine.

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  4. Excellent article, juste bien fait

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  5. En ce jour fort méchant, une nouvelle fort gentille qui m'avait échappée lors de sa parution chez l'ami tgb :
    Contribution altruiste à la gentillesse environnante

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  6. Il me semble plus efficace de ne plus acheter Libé et consorts que d'utiliser un flingue...

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    1. Libé, la dernière fois où j'en ai acheté un, il y a pas loin de dix ans. Dans le système basé sur le fric, cela a toujours été l'arme la plus puissante : refuser d'acheter. Mais c'est vrai qu'on a tendance à l'oublier, parce que le contexte médiatique (justement) et moutonnier fait qu'il en est ainsi.

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