mercredi 23 octobre 2013

Citoyenne du Monde

Guerrière M art' IN
« L'affaire Leonarda » ne sera ici qu'une occasion à aller plus loin. A aborder le thème fondamental de l'évolution (lente) des mœurs dans une actualité (vite) bousculée par ce type de scandales et tant d'autres injustices sociales flagrantes.
Contrairement à l'imbécile question d'un journaliste se demandant à quel État « appartient » Leonarda, il est évident qu'un individu s'appartient et c'est tout. Il est en droit naturel de se vivre membre de sa famille biologique, de son village ou région géographique, de sa communauté d'esprit. Ou de son clan, tribu, ethnie, peuple, nation... De sa religion ou philosophie. Et éventuellement de l’État qui, à ses yeux et à telle époque de son parcours de vie, représente le mieux sa nature sociale : défend le mieux sa vitalité individuelle... Et il lui appartient aussi bien d'exercer sa liberté sexuelle et amoureuse... L’État n'est qu'une superstructure qui évolue beaucoup à l'échelle historique, selon les aléas des mouvements sociaux et politiques. Il n'a pas toujours existé et n'existera pas forcément toujours. Il n'est certes pas immanent ou intemporel, comme le laisse entendre le concept trop abstrait de « l'État-Nation ». Qui associe absurdement 2 notions très différentes : Le mécanisme administratif (État) et le sentiment d'appartenance (la Nation).
La jeune Leonarda n'est certes pas réductible à « appartenir » à un État-Nation. Ni même au peuple italien (par sa mère), au peuple kosovar (par son père), au peuple français (par sa scolarité). Il lui appartient, si elle le décide sérieusement un jour, de se vouloir devenir membre du peuple rrom, japonais, lapon ou papou – ou simplement citoyenne du monde...
En réponse à mon commentaire du 19 (qui était à peu près les lignes précédentes), l'ami Bab écrivait : « Cependant, "citoyen du monde" est une notion interdite par la législation internationale. La seule solution serait par exemple d'acheter une île à un pays, de la déclarer indépendante à l'ONU, et d'en assumer toutes les contraintes (ambassades, relations économiques, monnaie.....). ». Je réponds, ici :
Je m'en fous (et ne suis pas le seul!!) de cet « interdit par la législation », internationale ou pas. La notion de « légal » est bien plus fragile que la notion de « légitime ». On le vérifie à toute occasion de mouvements sociaux (ex : occupation d'usine...) et, très souvent, la législation n'évolue que par la victoire de ces mouvements, qu'il s'agisse de révolutions politiques (1789...) ou de conséquences de guerres (la résistance a donné la charte sociale du CNR, le FLN a mis fin à l'Algérie « Française », etc.). On sait aussi que l'excès de « légalisme » de la Commune de Paris par rapport à l'Or de la Banque de France, qu'elle a hélas respecté, lui a coûté le massacre final, probablement...
Donc « la seule solution » comme il dit, n'est pas une île (beurk les paradis fiscaux « légaux » et illégitimes) mais d'imposer par l'opinion mondiale, par citoyennes et citoyens du monde affirmés peu à peu, une nouvelle ONU, une nouvelle législation... C'est un mouvement mondialiste de défense des libertés individuelles fondamentales qui est de plus en plus légitime, légalement ou pas !
La « liberté de circulation des capitaux » s'est imposée... par le seul POUVOIR de l'argent. Aux peuples de reprendre le POUVOIR pour leurs libertés, sociales et individuelles. D'imposer la seule justice digne de ce nom : LA JUSTICE SOCIALE.
« Vaste Programme » comme dirait l'autre. Oui, mais le seul, qui s'impose depuis toujours et qui revient avec une urgence nouvelle face aux scandales actuels – dont le cas Leonarda n'est qu'une pointe (parmi tant d'autres) de l'immense iceberg menaçant. Celui de l'immense misère humaine qui s'accélère du seul fait de cette « liberté des capitaux », de cette dictature du capitalisme mondial bulldozer ! : ruines d'économies et de mœurs traditionnelles, agricoles, artisanales, industrielles, commerciales, culturelles. D'où migrations énormes des campagnes vers les bidonvilles, puis vers les « pôles » de relative prospérité... provisoirement !
A cette mondialisation du fric s'oppose très logiquement la mondialisation des opinions publiques locales. Cela malgré d'immenses diversions de démagogues (politiciens véreux et autres brigands genre « fous de Dieu ») qui aggravent les crises sociales. Les pauvres, de plus en plus instruits et conscients, se battent. Qu'ils soient Rroms, Bantous, Khmers, Aztèques ou – de plus en plus – métis, du moins culturellement. Aventuriers de la misère par milliards, contre une poignée d'aventuriers du fric. Disons quelques milliers de grands businessmen et quelques millions de lèches-bottes, parmi les larbins étatiques ou privés se rêvant quitter la « classe moyenne » par le haut... avant d'en sortir par le bas, souvent !
Ce schéma pour conclure sur la force de la jeunesse, dans sa multitude et sa diversité. Ce qui est bien plus important que le bourrage de crânes de la plupart des médias et des errements des politiciens. Dont celle, honteuse, de F.Hollande concernant Leonarda... qui a attisé le mouvement lycéen de solidarité, toujours en cours, vigoureux.
S'il n'est pas nouveau que beaucoup de jeunes, y compris mineurs, se lancent avec fougue « dans la bataille » (le cinéaste René Vautier fut à 15 ans très actif résistant), le fait nouveau est à la fois la quantité de jeunes et l'élévation de leur niveau de culture. On ne compte plus, par exemple le nombre de mouvements sociaux des « diplômés chômeurs », pas que dans les pays arabes. Là, le Printemps Arabe doit l'essentiel à la jeunesse. Il commença même par le suicide du jeune Mohammed Bouazizi en Tunisie, fin 2010. Un peu partout, beaucoup de jeunes se bagarrent, que ce soit au Canada contre le racket des frais universitaires, à New-York pour « Occupied Wall Street », en Grèce en Espagne et bien ailleurs contre la (pseudo) crise parachutée par le système-fric effréné...
Et puis, il y a parfois des actions individuelles très audacieuses. Malala, par exemple, gamine rescapée d'un attentat de talibans pakistanais, se bat comme une jeune lionne pour la scolarité des fillettes. Le seul fait d'avoir été "nominée" pour le Nobel de la Paix (décernée par de vieux schnocks, pourtant!) est significatif de l'inquiétude mondiale des humains, de plus en plus conscients.
Et pour une Malala connue, il y a des milliers et dizaines de milliers d'autres mineurs (encore une "frontière" bien artificielle!) qui sont plus mûrs que bien des majeurs !
Je ne peux que souhaiter à Leonarda d'être lionne, et si elle le veut un jour, citoyenne du monde ! !

Didier Porte : « le FN, parti fasciste, collabo, d'ivrognes, de racistes... »



Sous l'casque d'Erby


Sur le sujet :
Leonarda et les Chics Types

9 commentaires:

  1. Ah si tous les gars du monde voulaient se donner la main... la vie serait moins dure. Mais de plus en plus passe le vol des corbeaux MOI MOI MOI MOI MOI MOI. Abrutis, ils ne savent pas ce qu'ils perdent ainsi.

    Saluts matinaux, camarades. Le ciel est noir, donc clair. Les lueurs de la ville se perdent dans l'espace, sans espoir de retour.

    CARPE DIEM

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  2. "CARPE DIEM" ! C'est bien la meilleure des philosophies, avec le "I AM WHAT I AM" anglais et le "JE NE SAIS QU'UNE CHOSE C'EST QUE JE NE SAIS RIEN" de Socrate !...

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  3. Bonjour les gens. Temps confus !
    Incroyable, cette obstination à réduire l'humain à l'état microscopique, à le confiner dans une formule, à l'enfermer dans les cachots d'une pensée minuscule, au nom d'une "grandeur" insignifiante...
    L’État et ses apôtres, ces grands proxénètes, ne peuvent exister que dans la violence et le mensonge. Plus nous prendrons nos distances, quelle qu'en soit la couleur politique, plus nous aurons une chance de vivre en paix.
    Du turbin sur la planche à griller !
    Droit du sol

    Je suis portion
    Je suis néant
    Je suis
    Une syllabe de l'atome
    Je suis le réflexe
    Cet accent circonflexe
    Qui chapeaute
    L'univers et ses complexes
    Je suis...

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  4. @lediazec - tu es dans l'O le A de l'atome : il y a longtemps que je te sais A...narchiste, tout beau tout simple ^ : bô !

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    1. J'ai fait une regrettable erreur dans le nom du cinéaste qui fut résistant à 15 ans (fin d'article). Il s'agit de René VAUTIER (auteur entre autres de "avoir 20 ans dans les Aurès") et non pas Vautrin !!

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  5. "Je suis d´un autre pays que le vôtre, d´une autre quartier, d´une autre solitude.
    Je m´invente aujourd´hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous. J´attends des mutants.
    Biologiquement, je m´arrange avec l´idée que je me fais de la biologie : je pisse, j´éjacule, je pleure.
    Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s´il s´agissait d´objets manufacturés.
    Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais..."
    Leo

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    1. @Martine - Superbe commentaire de Léo pour mon billet!! A croire que tu as bouffé du léo-le-lion... et que tu m'honores d'une superbe illustration de lionne, en tête d'article, en prime !!! Merci M art IN...

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    2. Oui c'est une guerrière. Il font chier avec leurs frontières.

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  6. Vous êtes à coté de vos pompes mon ami.
    Spécialement en citant l'exemple français dans les notions et conception de peuple et peuplade.

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